lundi 25 mars 2013

Goélands

Pandore. — Dans toute bonne série mettant en scène un gentleman (Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Arsène Lupin, John Steed, etc.), il faut au bas mot un épisode qui se déroule, en totalité ou en partie, dans un train de très grand confort, avec compartiment privé, restaurant et tout le tralala. Il n'est donc pas du tout étonnant de retrouver Hershel Layton, éminent archéologue amateur d'énigmes, bla-bla-bla, pour un voyage dans le luxueux Molentary Express à l'occasion de sa deuxième aventure, Professeur Layton et la boîte de Pandore sur Nintendo DS. Toujours le même concept : on se rend dans de mystérieuses localités peuplées de mystérieux habitants et on se rend compte que la fondation de la localité est elle-même mystérieuse, ou encore que telle petite fille est mystérieuse et que la grande tour effrayante qui se dresse à l'horizon est... mystérieuse elle aussi. — Grand Dieu ! Serais-je en train de me lasser de ce jeu ? Ou bien suis-je seulement jaloux des succès répétés que rencontre le Professeur dans la résolution de ses propres énigmes ?

Des perles aux pourceaux. — « Is anybody listening? », peut-on entendre à la toute fin de la superbe « Riegal » de Pearls Before Swine : un cri de détresse lancé depuis un bateau en train de sombrer, mais aussi un joli parallèle avec l'absence de succès de ce groupe psychédélique actif de 1967 à 1971. — Il avait pourtant tout pour plaire, sacrebleu : des pochettes se référant aux peintures de Bosch, Bruegel ou Bellini ; de l'humour ; de la subtilité ; de la mélancolie ; des mélodies somptueuses ; une instrumentation des plus délicates... En 1971, Tom Rapp, le cerveau derrière toutes ces perles, a connu une courte période solo avant d'abandonner la musique pour embrasser une carrière d'avocat. En guise de consolation, il nous a légué dix albums, dont un petit dernier sorti en 1999 !

« (Oh Dear) Miss Morse » (One Nation Underground, 1967) : ou comment arriver à faire passer le mot « Fuck » à la radio sans se faire censurer. (« Dit Dit Dah Dit. Dit Dit Dah. Dah Dit Dah Dit. Dah Dit Dah », « Dit » étant le point et « Dah » le tiret.)

(Oh Dear) Miss Morse by Pearls Before Swine on Grooveshark
 
« Riegal » (The Use of Ashes, 1970) : ma préférée de toute, racontant le naufrage d'un navire de prisonniers en 1944. La progression mélodique, la narration, la tension dramatique : tout, absolument tout dans cette chanson est parfaitement à sa place.

Riegal by Pearls Before Swine on Grooveshark

« Song About A Rose » (The Use of Ashes) : « With the children of Fribourg and the good thief standing by, we consort in silent rendezvous and call the world a lie... » En plus de savoir à quel moment faire démarrer la flûte pour créer un effet poignant, indubitablement, ce type savait écrire.

Song About a Rose by Pearls Before Swine on Grooveshark

« Snow Queen » (Beautiful Lies You Could Live In, 1971) : sans doute une des mélodies les plus tristes jamais écrites, avec une composition au piano typique du style de Tom Rapp.

Snow Queen by Pearls Before Swine on Grooveshark

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