mardi 19 mars 2013

Drame à Saint-Gilles

Les murs ont des oreilles (2). — Ce soir, je suis à nouveau dans mon fief, à la Maison du Peuple. À la table de gauche, une femme raconte ses tourments à son amie. Je la reconnais : il s'agit d'une des conteuses que j'avais été écouter le vendredi 12 février 2010 aux Zapéros-contes à la Fleur en Papier doré, en compagnie notamment de Christelle, Emily, Fany et Gaëlle, à une époque où je ne notais pas encore tout dans un journal (dommage !). — Dans un café, les gens discutent souvent comme s'il existait entre les tables d'invisibles cloisons insonorisantes ou comme s'ils se trouvaient à l'intérieur d'un cône de silence tel que celui utilisé par le baron Vladimir Harkonnen et le comte Fenring dans Dune ou, dans un tout autre genre, par Max la Menace dans la série du même nom.

« Si tu voyais comment ma fille me manipule ; si tu voyais la manipulation, c'est inouï ! Complètement inouï... Elle s'arrange toujours pour nous monter l'une contre l'autre. De nos jours, il n'y a plus aucune notion de respect chez les jeunes ! Et moi, je ne veux plus jouer le rôle du parent avec cette adolescente qui ne pense qu'à elle, qu'à ses amis... On n'a qu'une vie, merde ! (...) Elle adore le théâtre pourtant, ma fille, mais là, rien que pour m'emmerder, elle me dira qu'elle ne l'aime pas ! Dernièrement, je voulais aller à un festival du conte : que du conte, du conte, du conte, du conte ! Du conte, tout le temps, toute la journée... Le paradis, quoi ! Et puis ma fille et ma mère ont réussi à m'avoir : elles m'ont toutes les deux manipulée. Envolé, le festival du conte ! Elles ont réussi à m'emmener à Venise à la place ! Mais maintenant c'est fini : je vis ma vie ! » — J'imagine le titre de la rubrique « Faits divers » dans La Capitale : « Drame à Saint-Gilles : avec la complicité de sa grand-mère, une adolescente en crise force sa maman à visiter la Cité des Doges ! »

« Tu as vu Bienvenue chez les Ch'tis ? Tu l'as vu ? Ha, j'adore Kad Merad ! Je l'adore, je l'adore... Je l'adore, je l'adore, je l'adore ! Quel mec ! Je l'adore ! Ha, si je pouvais rencontrer un type pareil, je ne serais peut-être pas si mal en point ! Je suis déjà sortie avec des comiques, tu sais... Trois comiques... Je suis même sortie pendant un temps avec André Lamy ! Un type désagréable, qui ne parle que de lui, de lui, de lui, tout le temps de lui. Pfff... Mais Kad Merad, ha, ce Kad Merad, quel homme ! »

Le chiffre de Dorabella (2)*. — En plus des symboles en forme de demi-cercles répétés une, deux ou trois fois et tournés vers l'une des huit directions possibles (24 symboles utilisables, 20 utilisés dans le cryptogramme), certains ont remarqué, à différents endroits du document, la présence de petits points. À coup sûr, il y en a un après le 5e symbole de la troisième ligne mais aussi, du moins me semble-t-il, un autre accolé au 12e symbole de la deuxième ligne (pour celui-là, il est possible que je me fasse un film et qu'il ne s'agisse en fait que d'une tache d'encre créée lors de l'écriture du symbole). Enfin, deux points sont également bien visibles à proximité du « 4 » de la date en bas à droite du message (« July 14. 97 »). Si le premier de ces deux-là peut être considéré comme un séparateur entre le jour et l'année, le second n'a a priori aucune raison d'être là.


Plusieurs hypothèses se présentent, certaines pouvant s'entrecouper.
1) Ces points n'ont aucune signification particulière.
2) Ils doivent être reliés pour former une figure ou donner une indication de lecture (une sorte de « Join the dots » farfelu). Si c'est le cas, personne n'a compris à ce jour ce qu'il fallait exactement relier, ni pourquoi.
3) Ce sont des signes de ponctuation (point, apostrophe ?).
4) Ils marquent la séparation entre des chiffrements différents (ou des langues différentes ?).
5) Ce sont des signes mettant en valeur un symbole particulier, par exemple pour signifier que le symbole qui suit est un « A » ou bien constitue le départ d'une séquence donnée. Mais alors laquelle ? On pourrait penser que le « Miss Penny » écrit au verso de la note chiffrée correspond à une séquence du texte et qu'il faut la placer après un signe comme le point de la troisième ligne. Cependant, ça ne fonctionne pas si le chiffrement est une substitution simple car on ne trouve pas dans l'ensemble du cryptogramme une suite de symboles qui équivaudrait à deux « S » suivi de deux « N » trois lettres plus loin (« miSSpeNNy »).
6) Les deux points présents dans la date, cumulés ou non avec une partie du chiffre « 4 », constituent une indication de direction pour la lecture des symboles, comme sur une horloge ou sur une boussole (la flèche pointant alors dans ce cas-ci vers environ 37 minutes ou vers le sud-ouest, selon l'analogie utilisée). Cela pourrait avoir un sens si la clé contenant les symboles et leurs équivalents en lettres avait la forme d'une roue que l'on peut faire pivoter.
(La suite demain.)
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* Lire l'article d'hier pour le début de l'histoire 

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