Suite de l'histoire de l'éventuelle colocation avec Mary au semestre prochain : après avoir demandé à quelques rares personnes dont l'avis compte, pesé le pour et le contre, je suis arrivé à la conclusion — très curieuse — que c'était sans doute une bonne idée. Au registre des "contre" : l'idée très angoissante, avancée notamment par Emily, que je ne serai plus entièrement pour ainsi dire "chez moi chez moi", que je perdrai une partie de mon indépendance. Au registre des "pour" : le changement de routine, la rencontre de nouvelles personnes (on peut toujours rêver), ainsi que l'apport financier substantiel — ou plus exactement : le retardement de ma faillite personnelle.
Cependant, ce qui a fait pencher la balance en faveur du "oui" est plus que certainement l'avis positif de Léandra et de mes parents. Pour Léandra, rien de plus normal : elle pense depuis longtemps à ouvrir son propre appartement à la colocation. En ce qui concerne mes parents, je croyais au contraire qu'ils me déconseilleraient un tel programme, mais ce n'est pas le cas. Mon père : "À ta place, je l'aurais fait depuis longtemps... T'as vu le truc que tu loues pour toi tout seul ?" Ma mère, apprenant que Mary travaille dans une entreprise de titres-services et pourrait faire venir gratuitement une aide ménagère : "Et tu refuses cela ? M'enfin ! Accepte !" Quant à ma grand-mère, légèrement (hem !) sourde, elle n'a a priori pas compris grand-chose : "Ha ? Tu as retrouvé quelqu'un ?"
J'ai donc envoyé cet après-midi un message à Mary pour lui signaler que j'acceptais l'idée d'une colocation. Elle vient manger chez moi ce mercredi pour en discuter... (Trois paragraphes pour expliquer l'envoi d'un bête message ? — C'est que ce genre de décision portant sur un changement de mon mode de vie constitue un vrai calvaire pour moi.)
* * *
L'après-midi, à deux reprises, je vais faire des courses avec ma maman. (C'est passionnant, ton histoire, Hamilton, continue...) J'achète une paire de talkie-walkies comme cadeau de Pâques pour ma fille — mes parents et moi lui offrirons ses jouets dès demain car durant la semaine de Pâques, elle sera chez sa mère. (Oui, d'accord... C'est très intéressant...) Plus tard, je profite de ma présence dans un zoning commercial pour acheter un nouveau sac dans un magasin de sacs (logique) et de la nourriture italienne dans un mini-marché italien (si j'y avais acheté des nouilles chinoises, c'eût été plus surprenant) : penne artisanales, vinaigre balsamique en crème, tomates cerises pelées, vin rouge... (C'est vraiment incroyablement passionnant ce que tu nous racontes là, Hamilton.)
* * *
Ce soir, le WWF* propose au Monde entier de participer à son opération "Earth Hour 2012". Le concept : éteindre toutes les lumières pendant une heure, et ce afin de réduire notre consommation d'électricité — ou plus exactement de nous faire prendre conscience de l'intérêt pour la Planète de réduire notre consommation d'électricité.
Même si je ne vois pas vraiment l'intérêt d'une telle opération en termes d'écologie politique, je serais presque tenté de dire que "ça ne fait de tort à personne, alors pourquoi pas ?" Mouais... Sauf que le WWF, qui est à l'origine de l'affaire, est un lobby "écolo-industriel" qui, depuis ses débuts, est en rapport étroit avec le monde des affaires et des grandes entreprises multinationales...
Toujours la même rengaine, hein, Hamilton ? Les entreprises, c'est le diable, blablabla ? Change de disque, mon vieux ! — D'accord, je me répète, etc., mais n'y a-t-il pas un problème ? Comment avoir confiance en une structure qui est à ce point dépendante des grosses sociétés commerciales, qui vit avec elles, qui est en partie sponsorisée par elles ?
Le WWF prône — et a toujours prôné — un travail de l'intérieur : l'idée n'a jamais été de changer radicalement notre manière de vivre pour protéger la nature, mais de procéder par petites touches comme : demander à tout un chacun d'éteindre la lumière pendant une heure ou encore travailler gentiment avec les entreprises pour qu'elles fassent plus attention à l'environnement... Ainsi le WWF soutient-il Danone dans ses initiatives de supprimer les suremballages. Ainsi, peut-on lire dans leur rapport 2010 (page 29), la Coca-Cola Company réduit-elle son gaspillage d'eau potable, avec l'aide du WWF... (Pub, pub, pub.)
Et puis, il y a ces informations qui circulent selon lesquelles le WWF flirte avec de "vrais méchants pas beaux" comme Monsanto (un des leaders mondiaux des semences génétiquement modifiées) ou d'autres firmes du monde de l'agro-alimentaire (Unilever, Nestlé...) qui n'ont pas grand chose d'écologique.
Bref, bref... On l'aura compris : je n'ai aucune confiance en cette ONG.
Sur le site Web de l'Earth Hour 2012 consacré à la Belgique, les premières actualités sont des publicités à peine déguisées. Ainsi, en haut de la page, un texte annonce la couleur : "(...) Il n'est pas trop tard pour contribuer davantage à cette action. Jusqu'au 15 avril inclus, vous pouvez passer à l'énergie verte. Nos partenaires ont préparé des offres intéressantes dans le cadre d'Earth Hour. Allez vite jeter un œil aux offres et faites le pas avant le 15 avril !" Le texte contient un lien vers une page présentant trois partenaires fournisseurs d'énergie verte. À chaque contrat signé, le WWF "recevra 25 euros". Tout le monde est content !
Un peu plus bas, une publicité pour Canon, où l'on apprend que "le 31 mars à partir de 20h30, Canon éteindra son enseigne sur le toit du bâtiment" mais ce n'est pas tout car Canon va beaucoup plus loin : "Chaque employé qui apporte deux vieilles ampoules à incandescence (qui fonctionnent encore) reçoit une ampoule écologique en échange." La Chine et les pays émergents auront de plus en plus besoin d'énergie dans les années à venir, mais ce n'est pas grave car les employés de Canon recyclent leurs vieilles ampoules désormais ! Youpie !
Toujours la même rengaine, hein, Hamilton ? Les entreprises, c'est le diable, blablabla ? Change de disque, mon vieux ! — D'accord, je me répète, etc., mais n'y a-t-il pas un problème ? Comment avoir confiance en une structure qui est à ce point dépendante des grosses sociétés commerciales, qui vit avec elles, qui est en partie sponsorisée par elles ?
Le WWF prône — et a toujours prôné — un travail de l'intérieur : l'idée n'a jamais été de changer radicalement notre manière de vivre pour protéger la nature, mais de procéder par petites touches comme : demander à tout un chacun d'éteindre la lumière pendant une heure ou encore travailler gentiment avec les entreprises pour qu'elles fassent plus attention à l'environnement... Ainsi le WWF soutient-il Danone dans ses initiatives de supprimer les suremballages. Ainsi, peut-on lire dans leur rapport 2010 (page 29), la Coca-Cola Company réduit-elle son gaspillage d'eau potable, avec l'aide du WWF... (Pub, pub, pub.)
Et puis, il y a ces informations qui circulent selon lesquelles le WWF flirte avec de "vrais méchants pas beaux" comme Monsanto (un des leaders mondiaux des semences génétiquement modifiées) ou d'autres firmes du monde de l'agro-alimentaire (Unilever, Nestlé...) qui n'ont pas grand chose d'écologique.
Bref, bref... On l'aura compris : je n'ai aucune confiance en cette ONG.
Sur le site Web de l'Earth Hour 2012 consacré à la Belgique, les premières actualités sont des publicités à peine déguisées. Ainsi, en haut de la page, un texte annonce la couleur : "(...) Il n'est pas trop tard pour contribuer davantage à cette action. Jusqu'au 15 avril inclus, vous pouvez passer à l'énergie verte. Nos partenaires ont préparé des offres intéressantes dans le cadre d'Earth Hour. Allez vite jeter un œil aux offres et faites le pas avant le 15 avril !" Le texte contient un lien vers une page présentant trois partenaires fournisseurs d'énergie verte. À chaque contrat signé, le WWF "recevra 25 euros". Tout le monde est content !
Un peu plus bas, une publicité pour Canon, où l'on apprend que "le 31 mars à partir de 20h30, Canon éteindra son enseigne sur le toit du bâtiment" mais ce n'est pas tout car Canon va beaucoup plus loin : "Chaque employé qui apporte deux vieilles ampoules à incandescence (qui fonctionnent encore) reçoit une ampoule écologique en échange." La Chine et les pays émergents auront de plus en plus besoin d'énergie dans les années à venir, mais ce n'est pas grave car les employés de Canon recyclent leurs vieilles ampoules désormais ! Youpie !
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* WWF : World Wide Fund for Nature et
non World Wrestling Federation — une entreprise de catch qui a
d'ailleurs été poursuivie en justice par le WWF et qui a été contrainte
de remplacer son "F" par un "E" (pour "Entertainment").
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