Quand, sur le poste de travail de sa collègue Christiane, un écran noir apparut à la place de Windows, Hamilton aurait dû se douter que quelque chose de louche était en train de se tramer à son insu dans les méandres de la machine infernale.
Quand Wynka lui signala à plusieurs reprises qu'elle devait constamment couper l'antivirus pour continuer à bosser normalement sur son ordinateur, Hamilton aurait dû tiquer.
Quand Sylvette déboula dans son bureau en lui lançant : "Help ! J'ai des fenêtres qui s'affichent partout sur mon écran !", Hamilton aurait dû comprendre que quelque chose
n'était pas normal. Quelque chose de très louche donc... — On l'aura compris.
Mais non ! Môssieur Hamilton avait d'autres chats à fouetter et préféra donc enfouir tous ces problèmes bien profondément dans sa petite caboche, sans à aucun moment tenter de les résoudre...
Et aujourd'hui, il découvre avec effroi que plusieurs ordinateurs du parc informatique de son boulot sont infectés par d'horribles chevaux de Troie, cookies traceurs, adwares, spywares et autres malwares. Sur certains terminaux, quelque mille méchancetés différentes : souvent de bêtes traceurs plus ou moins inoffensifs, plus rarement des modifications anormales du registre, parfois de vraies bizarreries purulentes...
Hamilton passe donc sa journée de mardi à résoudre ce problème et ça l'énerve prodigieusement car il n'a pas que ça à foutre, bordel.
Hamilton passe donc sa journée de mardi à résoudre ce problème et ça l'énerve prodigieusement car il n'a pas que ça à foutre, bordel.
* * *
« J'ai d'autres livres de hard science à te conseiller, dis-je à Yama dans le train de retour vers Bruxelles. C'est le copain de Léandra qui m'en a parlé la semaine dernière.
— Ha, ça tombe vraiment bien ! J'ai presque fini celui que je suis en train de lire...
— Le livre de Bear, là, Darwin, euh... ?
— Oui, j'ai lu 500 pages sur 700.
(Je sors mon téléphone et recherche la note contenant les deux auteurs préconisés par Jonas.)
— Ha, ça tombe vraiment bien ! J'ai presque fini celui que je suis en train de lire...
— Le livre de Bear, là, Darwin, euh... ?
— Oui, j'ai lu 500 pages sur 700.
(Je sors mon téléphone et recherche la note contenant les deux auteurs préconisés par Jonas.)
— Voilà ce que j'ai noté... Euh... Stephenson...
— Stephenson ? D'accord.
— Oui, je sais, c'est vague...
— Pas grave, je chercherai sur Internet.
— ... Et Nancy Kress.
— "Kress" ? Comment ça s'écrit ?
— Je ne sais pas... K-R-E-S-S, je pense. Et j'ai un titre pour celui-là : Les Faucheurs...
— Ah ! Parfait. »
Revenu chez moi, je cherche sur le Web plus d'informations concernant ces deux auteurs. Parcourir leur curriculum et les résumés de leurs romans me donne envie d'en savoir plus et de les lire.
Neal Stephenson (né en 1959) : écrivain américain de science-fiction, pas vraiment un auteur de hard science, contrairement à ce que j'avais compris de prime abord. Ses domaines de prédilection sont l'histoire des sciences, la philosophie et les technologies de l'information, notamment. Il est catégorisé dans la mouvance cyberpunk, voire "postcyberpunk" — de l'art de complexifier les sous-genres ! Il s'est fait connaître en 1992 grâce à un roman baroque intitulé Le samouraï virtuel (le titre original, Snow Crash, semble plus inspiré que son homologue francophone), dans lequel "la religion est comparée à un virus neurolinguistique" (!).
Nancy Kress (née en 1948) : romancière américaine connue entre autres pour sa nouvelle L'une rêve et l'autre pas (Beggars in Spain, 1991, prix Hugo et Nebula ! — Je l'ai lue mais je ne m'en souvenais plus !) et aussi pour sa Trilogie de la Probabilité (Réalité partagée [Probability Moon, 2000] ; Artefacts [Probability Sun, 2001] ; Les Faucheurs [Probability Space, 2002]), l'histoire d'une humanité qui s'est propagée à travers la Voie lactée à l'aide de tunnels spatiaux construits par une race extraterrestre aujourd'hui éteinte mais qui aurait dans un lointain passé "ensemencé" la Galaxie, de telle manière que les nombreuses espèces intelligentes connues possèdent un corps et un ADN grossièrement similaires à ceux des humains. Les différents résumés que j'ai sous les yeux me font directement penser — peut-être à tort — au Cycle de la Grande Porte de Frédéric Pohl et me donnent envie de commander les trois romans, et ce malgré une critique assez (voire très) négative du Cafard cosmique, selon laquelle le deuxième volet (Artefacts donc) serait "un roman fade, inodore et incolore". À suivre...
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