Un rêve... Je me rends compte que le sommet de mon crâne, jusqu'à présent totalement épargné par la calvitie, s'est subitement transformé en un disque sans le moindre cheveu. J'essaie, paniqué, de cacher la chose en effectuant une sorte de mouvement centripète, ramenant les cheveux de la périphérie vers le centre. Et puis, je me souviens que je m'étais juré de ne pas procéder de la sorte ; que si je devenais chauve, je me raserais sur-le-champ le cuir chevelu. Je vais chercher ma tondeuse à barbe et l'utilise sur mon crâne... Mais l'afflux massif de cheveux paralyse le mécanisme et je me retrouve avec une coiffure ridicule... Je peste : « Pourquoi tant d'acharnement ? », et je me réveille !
(Le sommeil, cet endroit magique où les rêves sont plus faciles à supporter.)
Travail au dépôt d'archives ce matin. Lodewijk est un juke-box vivant. Il connaît par cœur le répertoire de Barbara, Brassens, Brel, Ferré, Le Forestier, Piaf, Reggiani... — J'ai l'air malin, moi, avec ma parfaite connaissance de Julien Clerc et de Starmania !
Nous nous emmêlons les pinceaux sur « Chanson pour l'Auvergnat »... « Il parle de "huche", à un moment, mais quand ? » — Ha ! C'est lorsqu'il mentionne l'Hôtesse : « Toi qui m'ouvris ta huche quand les croquantes et les croquants, etc. » (Le plus beau couplet est le dernier, celui de l'Étranger qui « d'un air malheureux m'a souri lorsque les gendarmes m'ont pris » : on rêve, dans l'adversité, de recevoir un tel réconfort anonyme !)
Citant Léandra dans les grandes lignes, je dis à Lodewijk : « Une autre vraiment très intéressante : "Supplique pour être enterré à la plage de Sète"... Elle dure un peu plus de sept minutes et possède la particularité de ne pas avoir de refrain... Et question "vocabulaire", c'est quelque chose ! » — « Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion, trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion... »
« Le petit cheval » : « Cette chanson décrit une idée très précise mais je n'arrive pas à trouver le terme exact... » Plus tard, dans le calme relatif du wagon me ramenant à Bruxelles, le mot tant cherché m'apparaît d'un seul coup : l'abnégation. Le petit cheval se sacrifie pour les autres, sans qu'il y ait la moindre récompense à la clé... D'ailleurs, l'idée même de récompense lui est étrangère ! — C'est ce qui rend cette histoire à la fois triste, injuste et belle.
Quand je parle, je cherche constamment mes mots, je me trompe dans la grammaire et les expressions... Quand j'écris, au contraire, le phrasé coule de source. — Parler est un désert ; écrire un oasis.
Pourquoi tous ces « philosophes nouvelle génération » se font-ils photographier la tête inclinée ? — Un mystère que la légèreté de leur pensée ne suffit pas à expliquer.
Léandra : « Tu es très péremptoire dans ton blog en ce moment ! Tu ne laisses aucune place au doute ! » — Péremptoire, moi ? Jamais !
La même (en résumé) : « Un iPad, ce serait parfait pour toi ! Grâce aux applications, tu pourrais directement voir toutes les notifications quand elles apparaissent... » — Mais je ne veux justement pas voir toutes ces notifications ; être connecté en permanence ; savoir qu'untel a commenté mon statut ou m'a envoyé un message ! Pour tout dire, je recherche exactement l'inverse, à savoir un système où je ne suis informé de rien du tout !
Amusants, ces parallèles entre l'armée et l'entreprise moderne ! Les cadres : officiers ou sous-officiers dirigeant une troupe mais aussi membres de l'encadrement du personnel d'une société... Le mess : endroit où mangent les gradés de l'armée mais aussi, parfois, cantine des cadres supérieurs... Et ce n'est pas tout : campagne, capitaine (d'industrie), cible stratégique, conflit, conquête, ennemi/concurrent, espionnage, guerre (des prix), leadership, mobilisation des troupes, offensive, opération, QG, siège, etc.
Léandra : « Je suis d'un prévisible ! Évidemment que j'allais dormir ici ce soir... » (... dans la chambre bordélique de ma fille, remplie de nounours et de jouets éparpillés.)
Dormir la journée, veiller la nuit... Car la nuit, mère d'une tranquillité sans pareille, éveille les sens quand la journée les endort !
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