Now we're swallowing the shine of the sun. — Dans le genre « mélodie introspective qui coupe le souffle tellement qu'elle est simple, belle et remplie d'une émotion non simulée » : la chanson « Runaway » de The National (High Violet, 2010), avec sa batterie effacée et juste ce qu'il faut de guitare, de piano, de cuivres et d'instrumentation délicate.
La première fois que j'ai entendu cette merveille, couché dans le noir de ma chambre, vers 4 heures du matin, entre l'éveil et l'endormissement, j'ai tout de suite pensé — allez savoir pourquoi ! — aux gargouillis d'un joli ruisseau dévalant l'atmosphère verte et éthérée d'une forêt luxuriante... Tout, dans la mélodie, me fait penser à l'eau remuante, aux cailloux, à la verdure... Ce qui est amusant, après lecture des paroles, c'est que ça parle un peu de ça... Non pas de ruisseau et de verdure au sens propre, mais d'un courant qui nous porte et contre lequel nous ne pouvons (ou ne voulons) pas lutter. Ça parle de la passivité avec laquelle nous vivons certaines situations (une relation ?) : nous ne prenons pas la fuite mais nous ne changeons rien. — Il y a tant de résignation dans cette chanson que ça me donne envie de chialer. — De bonheur ou de tristesse ? Un peu des deux sans doute.
(Les versions live sont magiques également.)
David Vincent les a vus... — Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne... Ça y est ! Voilà-t-y pas que tout le monde s'excite à nouveau à cause de cette histoire de femme en niqab qui s'est rebellée contre les policiers qui voulaient la contrôler à Molenbeek. L'association islamiste radicale Sharia4Belgium défend l'affaire, raconte n'importe quoi et les médias nationaux ne parlent plus que de ça... Ma mère : « Si je vais en Iran, je dois suivre leurs coutumes... Eh bien ici c'est la même chose : ils doivent suivre les nôtres ! Qu'on les raccompagne aux frontières, ces gens-là, merde à la fin ! » (À noter que ma mère n'est jamais allée et n'ira sans doute jamais en Iran.) Mon père, quant à lui, parle de la « femme en kébab » (sic) et s'excite pas mal lors du repas du soir : « Ouais, toi, Hamilton, tu les défends, mais faut arrêter un peu aussi... Il y a une loi qui interdit de masquer tout son visage en rue, un point c'est tout ! » Il ne me traite pas encore d'« islamo-gauchiste » ni de « bobo bien-pensant » mais nous ne sommes plus très loin de cette novlangue fourre-tout.
D'où vient ce discours intolérant, cette haine, cet énervement généralisé ? Ma famille, issue de la gauche syndicale, ne parlait pas de cette façon il y a vingt ans. Ils ne m'ont absolument pas éduqué comme cela (heureusement d'ailleurs). Je ne peux m'empêcher de penser à la télévision comme étant la principale cause de ce changement de mentalité, mais sans doute est-ce plus complexe... Sans doute est-ce tout un environnement social et économique qui crée ce genre de discours.
Comment leur expliquer, à mes parents et à d'autres, sans qu'ils ne s'énervent sans même m'écouter, que je ne défends en aucun cas le port de ce type de vêtement religieux (pour tout dire, ce ne sont pas mes oignons) et encore moins le discours d'une association islamiste extrémiste ? Comment leur expliquer que ce qui m'énerve dans cette histoire, c'est simplement l'importance médiatique démesurée donnée à ce fait divers, un peu comme si les fondamentalistes islamistes et les femmes intégralement voilées étaient légions en Belgique et Sharia4Belgium représentatif de la communauté musulmane (c'est tout aussi couillon que de dire que les extrémistes de l'association Belgique et Chrétienté représentent l'ensemble de la communauté chrétienne).
Par pitié, laissez-moi vivre en paix et écouter tranquillement ma musique, loin de votre monde colérique, de vos discours haineux qui puent l'extrême droite à peine camouflée !
Par pitié, laissez-moi vivre en paix et écouter tranquillement ma musique, loin de votre monde colérique, de vos discours haineux qui puent l'extrême droite à peine camouflée !
« Zoobles ». — À divers moments de la soirée, Gaëlle joue avec son nouveau jouet favori. Elle explique au néophyte que je suis : « En fait, ça s'appelle un "Zooble"... Ou alors un "Bakugan"... On peut dire les deux. » La chose consiste en un œuf coloré de trois centimètres de diamètre environ. Lorsque l'on pose la partie aimantée de cette petite boule sur une surface en métal, elle s'y attache et s'ouvre d'un seul coup, révélant la figurine d'un animal ressemblant à un lapin, avec ses longues oreilles, son nez, ses pattes... Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un trésor d'ingénierie, mais c'est quand même pas mal foutu... Un jour, il faudra que j'en démonte un pour observer le mécanisme à l'œuvre, et aussi que je filme l'ouverture en slow motion... — J'ai plein de beaux projets en ce moment : y a pas à dire, ma vie est palpitante !
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