Rêve coloré. — Je ne me souviens que d'un très court extrait, en rapport avec la couleur qu'un peintre aurait découverte : un bleu indigo (le bleu Klein ?) qui aurait une signification bien précise... Pour la comprendre, je lis la légende de l'œuvre et j'y découvre la mention suivante : « Adieu ! ». Rien de cauchemardesque dans ce rêve, et pourtant au réveil je suis dans un état de confusion qui me suivra toute la journée. (Mais sans doute cet état n'est-il pas spécialement lié à ce rêve-là en particulier.)
Prout-prout. — Avant ce vendredi midi, je n'avais jamais mis les pieds aux « Nourritures terrestres », pourtant situées en plein centre du Parvis de Saint-Gilles. Aujourd'hui, je me retrouve en compagnie de Léandra au comptoir de ce snack/restaurant, à parcourir un tableau presque entièrement rempli de plats végétariens. Trois femmes très « prout-prout » nous doublent pour commander, sans remarquer que nous étions avant elles dans la file (sans nous remarquer tout court, en fait) : « Euh... Voui, voui... Un instant... Je vais choisir mon plat... Mais qu'est-ce donc que cet étrange mot, "Falafel", sur votre carteuh ? »
Je lance à Léandra : « Tu n'aurais pas une hache ? Ou alors une batte de baseball ? » Mon amie me répond tout haut (elle adore se comporter de cette manière, afin que les impolies l'entendent distinctement) : « Oui, je sais, elles sont passées DEVANT NOUS et en plus, elles prennent DU TEMPS pour commander... » Les trois sans-gênes reparties à leur table, nous commandons en vitesse deux couscous falafel, une eau pétillante et une Guldenberg. La dame au comptoir nous lâche un : « Ha, vous au moins vous savez ce que vous voulez ! »
Le couscous était froid mais néanmoins bon. Par contre, j'ai l'impression que la clientèle est encore plus « bobo végétarienne moralisatrice » que partout ailleurs dans le quartier... En m'embusquant dans un coin sans bouger, tel le chasseur à l'affût, je suis presque certain que je pourrais capter le discours suivant : « J'ai conscience de mes limites, moi, t'vois... Je ne mange pas de viande parce que ça a un effet néfaste sur mon empreinte écologique... En juillet, Ingrid et moi partons visiter l'Australie en 4x4, en dehors des sentiers battus... On va rencontrer des Aborigènes, de vrais humains en contact avec la nature, tout ça, t'vois, et ça va nous changer de l'Europe et de son monde de consommation factice, carrément ouais ! » — J'en serais presque à regretter ma petite Maison du Peuple et ses bobos old school !
Les monologues ferroviaires de Gaëlle. — (Ces trois monologues ont été enregistrés et donc retranscrits avec le moins de distorsion possible.)
« (Partiellement chanté) Un petit lutin faisait du caca... Et son caca était très bien... Mais le petit lutin avait une petite diarrhée. Il est allé chercher un sorcier, qui pouvait enlever la diarrhée. Et le sorcier lui a enlevé la diarrhée... Il était très heureux et il trouva une femme. Mais la femme ne voulait pas de lui... Il était très triste... Alors il a trouvé son cousin qui avait une femme lui aussi, mais qui n'avait pas encore adopté... Mais qui a un chat par contre. Et le chat, il a adopté une chatte. Mais alors, un chat, ça adopte une chatte comment ? Eh ben le petit lutin disa [sic] : "On n'a qu'à faire comme les chats... Les chats, ils adoptent les femmes, alors nous on va faire la même chose ! On va adopter la femme comme le chat le fait !" Mais, attends, si tu demandes la question : "Comment il peut adopter une chatte ?", mais alors comment on peut faire ce qu'eux ils disent ? Mais le truc, c'est ça : comment on peut adopter une chatte, c'est ça le truc... Ben alors, il dit : "On ne peut toujours pas adopter une chatte"... Mais les chats, pour adopter une fille, eh bien ça fait ça : ça fait semblant de rien et c'est la fille qui décide, c'est la fille qui tombe amoureuse de l'homme, et alors l'homme, enfin, il a sa fille... Et ils vécurent beaucoup d'enfants. »
« (Entièrement chanté) As-tu vu la vache, la vache aux yeux bleus ? Toujours à la tâche, elle faisait "Meuh ! Meuh !" Avec sa p'tite queue nature, elle euh... en faisait un plumet [sic]... Elle battait la mesure pendant que les oiseaux chantaient. Tous les bœufs, tous les bœufs, tous les bœufs aimaient la vache, mais la vache, mais la vache n'en aimait aucun d'eux. Elle aimait un taureau — Olé ! — qu'elle avait vu à Bilbao, à la foire aux bestiaux ! Qu'il était beau, qu'il était fort, c'était un vrai taureau costaud ! Mais elle pleurait, la vache, après son bien-aimé, qui était décédé... À la riri, à la dada, à la corrida — Olé ! »
« Pour inventer un dessin animé, moi, j'ai inventé un personnage... Je l'ai dessiné sur une feuille de méchants, avec plein de méchants. C'était un renard, un héros, qui lançait des flèches de feu. Il était vraiment courageux. Il y avait plein d'autres gens qui lui lançaient des flèches de feu, des filets pour l'attraper. Ils voulaient le faire mourir et le remplacer... Comme ça, c'est eux les héros. Eh ben, alors, pour ça, ils ont besoin d'aide, alors ils vont appeler l'oiseau, le pigeon magique, la licorne et le poney, mais ils croivent [sic] que quand on est plusieurs, on peut très bien gagner, mais ce n'est pas la vérité. Lui, il a gagné le combat tout seul... »
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