Radja River. — Lorsque je me lève ce matin, la pluie claque tellement fort aux carreaux que je prends la décision — paradoxale quand on connaît mes opinions à ce sujet — de tout de même me vêtir d'un manteau à capuche. Hé oui ! Encore un exemple flagrant de remise en cause de mes principes à des fins bassement pragmatiques !
Gare du Midi. L'escalator qui mène aux quais est couvert, mais il pleut tellement dehors qu'une cascade d'eau sale ruisselle depuis le toit. La dame devant moi ouvre un parapluie pour éviter de se prendre toute cette eau en pleine tronche... C'est comique à voir et j'ai l'impression d'être dans un parc d'attraction... (La SNCB, une longueur d'avance, encore et toujours !)
Interview. — « Entre le moment où vous quittez ce poste et le moment où vous prenez votre pension, il y a un intervalle d'environ six mois...
— Oui, en effet...
— Vous avez pris votre prépension à ce moment, c'est ça ? demande Wynka.
— Ma prépension ? Mais non !
— Vous avez occupé un autre poste ?
— Non, non...
— Mais vous faisiez quoi alors ? Vous formiez votre successeur ? renchéris-je.
— Non, non, je... Je ne faisais rien... Je restais chez moi... »
(Wynka me dira un peu plus tard que c'est beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit, dans le monde professionnel.)
Carabistouilles. — Je profite de la temporaire accalmie pour m'installer à la terrasse de la Maison du Peuple avec une bière. Quand Léandra arrive, un quart d'heure plus tard environ, nous décidons de transhumer vers la place de Bethléem... Nous nous retrouvons à la terrasse d'un restaurant grec, devant un mezze pour deux personnes, un petit chien qui aboie et une serveuse qui hésite entre l'usage du français et de l'anglais.
Léandra m'explique qu'elle aimerait, durant le mois de juillet, partir coûte que coûte en vacances... Mais elle ne sait pas où, ni avec qui. C'est embêtant. Elle lorgne en ce moment sur un stage de photographie à Marseille (pourquoi pas ?) mais hésite tout de même un peu car l'organisation ressemble à une petite arnaque : plus de 400 euros pour quelques jours, avec un logement en chambre double (vraisemblablement en compagnie d'une inconnue), un stage assez libre et les moyens de transport pour arriver jusque là non compris dans le tarif de base... Elle réfléchit à voix haute. Ce qui est certain, c'est qu'elle veut partir !
Léandra m'invite à terminer la soirée chez elle. Elle en profite pour me montrer deux simples jeux de société qui peuvent s'avérer intéressants lorsque, comme elle, on fait de l'impro. Le premier, « Nonsense », anciennement « Carabistouille » (z'ont tous des tronches de cake sur cette photo, hein ?), consiste à inventer une histoire sur base d'un ou plusieurs mots et d'un contexte imposé par un autre joueur... Le second est un jeu de mimes tout con. Ces jeux doivent être terriblement marrants en larges équipes... Là, seul avec Léandra, c'est vraiment stressant...
Les supporters crient dans la rue... J'attends que le délire s'apaise avant de rentrer chez moi, dans le calme.
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