samedi 10 décembre 2011

Un plexus trop loin

– Mon commandant ! Chef !
– Oui, sergent ?
– Bonne nouvelle, chef ! L'attaque est presque jugulée ! Les éléments les plus retors sont en déroute !
– Parfait, parfait... Ils nous auront donné des difficultés, ceux-là.

– Sergent ! Sergent !
Le sergent détourne son regard du commandant-leucocyte et se tourne vers le soldat qui se présente à lui, essoufflé :
– Neutrophile matricule 7.867.294.192 ? Que se passe-t-il ?
– Une catastrophe, mon sergent ! Il semblerait que notre hôte vient de remanger du bœuf cru !
Damned ! Du filet américain ! Vous êtes certain de ce que vous avancez ?
– Certain, sergent ! L'information nous vient directement du système central.
– Il est taré... Complètement taré. Et pourquoi pas de la bière, tant qu'il y est ?
– C'est que, Monsieur... 
– Quoi encore ?
– La présence de levures trappistes et d'alcool a également été détectée dans l'estomac, mon sergent. Certaines bactéries en ont d'ailleurs profité pour aller se réfugier dans les Îlots de Langerhans. De nombreux îlots se seraient rebellés et seraient... hem... déjà passés à l'ennemi.

Le sergent soupire et, pour se calmer, se masse les azurophiles avec quelques uns de ses minces microfilaments. Il finit par donner quelques ordres :
– Demandez des renforts à la moelle osseuse, déployez-les au niveau du jéjunum et attendez avant d'agir. Cette journée va de nouveau être longue. Très longue...
– À vos ordres, sergent !

* * *

Cet après-midi, je vais chercher avec ma maman le cadeau de Saint-Nicolas que je dois encore offrir à Gaëlle. Je devais y aller hier mais je n'en ai pas eu le courage. Je décide de lui acheter une lunette astronomique (qu'ils appellent faussement "télescope") et un kit scientifique consacré aux aimants. La lunette astronomique est entièrement en plastique (y compris l'objectif et les oculaires) et je me demande si elle marche réellement. Après un test effectué sur la Lune, ça fonctionne, sans être extraordinaire. Gaëlle adore en tout cas.

Je passe ma journée dans le divan, toujours malade. En fin de soirée, je regarde deux épisodes de Columbo sur TV Breizh, durant lesquels je réapprends la maxime applicable à presque tous les épisodes de cette série : "Ne jamais faire chanter un assassin, car cela se finira toujours par un second meurtre". C'est d'un prévisible, pfff... C'est peut-être simplement parce que j'ai vu chaque épisode au moins cinq fois ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.