Gaëlle et moi passons le temps de midi avec Léandra et Andrew au Potemkine. Le dimanche, ce café propose pour la somme de 12 euros un brunch composé d'une boisson chaude, d'un jus de fruits frais, d'une viennoiserie, de deux tranches de pain et de deux pots en verre contenant la préparation de notre choix (légumes au poivre, salade de saumon, filet de saumon, salade de thon, tomates/mozzarella, roquette/parmesan, yaourt, etc.).
Lorsque Andrew et moi nous rendons au bar pour en commander trois, le serveur nous lance, dépité : "Oh non ! Pas encore !". Les serveurs prennent peur du succès de leur brunch et ne savent plus où donner de la tête. Faut dire qu'ils n'ont, pour ce que j'en sais, jamais été très performants : ils sont sympas et habillés "décontractés", ils ont un certain look, mais ils ont toujours l'air dépassé par les événements.
Léandra est contente car elle peut préparer une série d'exercices pour Gaëlle (Léandra adore ça, chose que je ne savais pas) : lecture de courtes phrases (dont la très belle "Papa a trop bu et a mal à la tête" : même pas vrai, je carbure au Coca !), calcul mental, calcul écrit, recherche d'intrus... Gaëlle s'en sort pas mal : elle débute en lecture (elle a du mal avec les "an", "eu", "on", etc.) mais réussit bien dans les mathématiques. Aujourd'hui, elle a plus ou moins intégré le principe de la soustraction et des nombres négatifs. Pour la multiplication et la division, ce n'est pas encore tout à fait ça...
Gaëlle parle aussi de Dieu. Ce n'est pas la première fois qu'elle y fait allusion, c'est curieux :
– Tu crois en Dieu, Gaëlle ?
– Oui.
– Et c'est quoi, Dieu, pour toi ?
– Dieu, c'est tout.
– Si Dieu, "c'est tout", demande Léandra à ma fille, pourquoi doit-il y avoir un dieu ? On pourrait se dire que tout existe sans qu'il y ait besoin d'un dieu.
– Euh...
– Qui est-ce qui t'a parlé de ça ? Patrick ?
(Je m'imagine, la clope au bec, dans une sombre salle d'interrogatoire, pointant une lampe vers les yeux de ma fille : "Qui t'as mis ces fadaises en tête ? Hein ? Hein ? Réponds ! Nous avons toute la nuit pour te faire parler !")
– Non. C'est juste moi qui crois en Dieu, c'est tout.
Bizarre car tout le monde est athée dans l'entourage de Gaëlle : je suis athée ; sa mère est athée ; ses grands-parents sont athées de même que ses arrière-grands-parents, pour autant que je sache ; Léandra, Emily, Walter et Andrew sont athées. Où a-t-elle bien pu aller chercher l'idée que Dieu n'était pas pure invention ? À l'école ? Ou bien alors, c'est Dieu en personne qui lui a parlé, car Dieu préfère s'adresser à des enfants innocents ? M'enfin, mais c'est pas bientôt fini toutes ces conneries ?
Lorsque Andrew et moi nous rendons au bar pour en commander trois, le serveur nous lance, dépité : "Oh non ! Pas encore !". Les serveurs prennent peur du succès de leur brunch et ne savent plus où donner de la tête. Faut dire qu'ils n'ont, pour ce que j'en sais, jamais été très performants : ils sont sympas et habillés "décontractés", ils ont un certain look, mais ils ont toujours l'air dépassé par les événements.
Léandra est contente car elle peut préparer une série d'exercices pour Gaëlle (Léandra adore ça, chose que je ne savais pas) : lecture de courtes phrases (dont la très belle "Papa a trop bu et a mal à la tête" : même pas vrai, je carbure au Coca !), calcul mental, calcul écrit, recherche d'intrus... Gaëlle s'en sort pas mal : elle débute en lecture (elle a du mal avec les "an", "eu", "on", etc.) mais réussit bien dans les mathématiques. Aujourd'hui, elle a plus ou moins intégré le principe de la soustraction et des nombres négatifs. Pour la multiplication et la division, ce n'est pas encore tout à fait ça...
Gaëlle parle aussi de Dieu. Ce n'est pas la première fois qu'elle y fait allusion, c'est curieux :
– Tu crois en Dieu, Gaëlle ?
– Oui.
– Et c'est quoi, Dieu, pour toi ?
– Dieu, c'est tout.
– Si Dieu, "c'est tout", demande Léandra à ma fille, pourquoi doit-il y avoir un dieu ? On pourrait se dire que tout existe sans qu'il y ait besoin d'un dieu.
– Euh...
– Qui est-ce qui t'a parlé de ça ? Patrick ?
(Je m'imagine, la clope au bec, dans une sombre salle d'interrogatoire, pointant une lampe vers les yeux de ma fille : "Qui t'as mis ces fadaises en tête ? Hein ? Hein ? Réponds ! Nous avons toute la nuit pour te faire parler !")
– Non. C'est juste moi qui crois en Dieu, c'est tout.
Bizarre car tout le monde est athée dans l'entourage de Gaëlle : je suis athée ; sa mère est athée ; ses grands-parents sont athées de même que ses arrière-grands-parents, pour autant que je sache ; Léandra, Emily, Walter et Andrew sont athées. Où a-t-elle bien pu aller chercher l'idée que Dieu n'était pas pure invention ? À l'école ? Ou bien alors, c'est Dieu en personne qui lui a parlé, car Dieu préfère s'adresser à des enfants innocents ? M'enfin, mais c'est pas bientôt fini toutes ces conneries ?
* * *
En fin d'après-midi, je retourne à mon appartement pour rendre Gaëlle à sa maman, qui est venue en voiture de Namur. Après la "remise de l'enfant", je fais une sieste de deux heures environ dans mon lit. La sonnerie du téléphone me réveille. C'est Léandra qui tient à me donner des nouvelles de Jonas (elle s'est rendue aux Urgences avec lui). Pas question de me rendormir : ce serait trop triste comme fin de dimanche. Je me lève, m'habille et prends le chemin de la Maison du Peuple, le petit ordinateur portable que Léandra m'a prêté dans un sac. Ha bon ? Et ça, ce n'est pas "triste", comme fin de dimanche ?
Dans ce café, je travaille une grosse heure sur la journée de vendredi, en mangeant un croque-monsieur pas bon, accompagné de carottes râpées au léger goût de moisi. Walter arrive alors que je termine mon repas (les dimanches passent et se ressemblent) :
– Je suis allé voir ton blog. Je ne savais pas que tu le mettais à jour aussi méthodiquement.
– Ha ben si...
– C'est marrant : j'y ai retrouvé des événements que j'avais oubliés.
– Bah oui, c'est un peu le principe...
– C'est un peu triste et monotone, comme blog... Toujours à la Maison du Peuple...
(Merci Walter !)
Emily et Andrew arrivent peu de temps après. Andrew mange une lasagne "mastoc" (pour reprendre sa propre description) pas très bonne (ça devient une habitude dans cet établissement !) et Emily un petit panini.
Vers 22 heures, nous rentrons chez nous, et puis voilà !
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