Statistiques ferroviaires
Ce matin, mon train est supprimé pour une sombre histoire de signalisation en gare de Schaerbeek... D'autres trains roulent mais le mien fait désespérément du surplace. Lorsque la contrôleuse annonce, dans un français plus qu'approximatif, que tout le monde doit descendre afin d'emprunter un autre train qui, exchepchionnellement, s'arrêtera pour nous permettre d'embarquer, je ne suis même pas surpris... Pour l'instant, et sans vouloir spécialement taper sur l'administration des chemins de fer – les gros beaufs râleurs des forums de presse y arrivent très bien sans moi –, je suis beaucoup plus surpris quand mon train arrive à destination à l'heure et sans encombre... Ma collègue Rolande, très ordonnée, a d'ailleurs certainement dû acheter un petit classeur A5 afin de stocker toutes les attestations de retard SNCB que je lui ai remises... Un bête calcul : en moyenne deux retards conséquents par semaine x environ 45 semaines de boulot par an x bientôt 6 ans = un peu moins de 540 attestations ! Et en prenant pour base un retard d'une demi-heure, ça nous fait 270 heures de perdues, soit plus de 30 jours sur 6 ans, soit 1 mois et demi de boulot à ne pas y être !
Dans le genre "calcul débile qui fait peur", celui du nombre de kilomètres parcourus depuis que je travaille là-bas n'est pas mal non plus... À la grosse louche, ça nous fait : 200 km aller-retour (Bruxelles-banlieue de Liège-Bruxelles) par jour x 220 (nombre de jours prestés approximativement) x bientôt 6 ans. Résultat : presque 264.000 km, soit plus de six fois le tour de la Terre à l'équateur. Encore un petit effort et j'aurai parcouru la distance Terre-Lune (dont le demi-grand axe est de 384.399 km). Toute cette distance pour faire ce bête trajet on ne peut plus répétitif à travers la campagne flamande... Quant au temps passé en train (juste pour ce boulot), à raison d'une heure pour 100 km environ, j'en suis à plus ou moins 2640 heures de train, soit 110 jours (de 24 heures) de ma vie : 110 jours à lire, réfléchir, parler, écrire, visionner des séries, regarder le paysage monotone ou tout simplement dormir. Bah ! Si je comptabilise le nombre de jours que j'ai passés à réaliser d'autres conneries (comme jouer à World of Warcraft, boire des verres ou m'énerver tout seul sur les absconses déclarations d'Alain Finkielkraut...), 110 jours, ce n'est pas tant que ça tout compte fait...
Verrouillage informatique, mon amour
Durant ma journée de travail (écourtée d'une heure en raison d'un train supprimé – voir ci-dessus), je me suis évertué à découvrir une manière efficace de verrouiller la copie d'archives numériques... Résumé d'une situation déjà explicitée dans un précédent post :
Ce matin, mon train est supprimé pour une sombre histoire de signalisation en gare de Schaerbeek... D'autres trains roulent mais le mien fait désespérément du surplace. Lorsque la contrôleuse annonce, dans un français plus qu'approximatif, que tout le monde doit descendre afin d'emprunter un autre train qui, exchepchionnellement, s'arrêtera pour nous permettre d'embarquer, je ne suis même pas surpris... Pour l'instant, et sans vouloir spécialement taper sur l'administration des chemins de fer – les gros beaufs râleurs des forums de presse y arrivent très bien sans moi –, je suis beaucoup plus surpris quand mon train arrive à destination à l'heure et sans encombre... Ma collègue Rolande, très ordonnée, a d'ailleurs certainement dû acheter un petit classeur A5 afin de stocker toutes les attestations de retard SNCB que je lui ai remises... Un bête calcul : en moyenne deux retards conséquents par semaine x environ 45 semaines de boulot par an x bientôt 6 ans = un peu moins de 540 attestations ! Et en prenant pour base un retard d'une demi-heure, ça nous fait 270 heures de perdues, soit plus de 30 jours sur 6 ans, soit 1 mois et demi de boulot à ne pas y être !
Dans le genre "calcul débile qui fait peur", celui du nombre de kilomètres parcourus depuis que je travaille là-bas n'est pas mal non plus... À la grosse louche, ça nous fait : 200 km aller-retour (Bruxelles-banlieue de Liège-Bruxelles) par jour x 220 (nombre de jours prestés approximativement) x bientôt 6 ans. Résultat : presque 264.000 km, soit plus de six fois le tour de la Terre à l'équateur. Encore un petit effort et j'aurai parcouru la distance Terre-Lune (dont le demi-grand axe est de 384.399 km). Toute cette distance pour faire ce bête trajet on ne peut plus répétitif à travers la campagne flamande... Quant au temps passé en train (juste pour ce boulot), à raison d'une heure pour 100 km environ, j'en suis à plus ou moins 2640 heures de train, soit 110 jours (de 24 heures) de ma vie : 110 jours à lire, réfléchir, parler, écrire, visionner des séries, regarder le paysage monotone ou tout simplement dormir. Bah ! Si je comptabilise le nombre de jours que j'ai passés à réaliser d'autres conneries (comme jouer à World of Warcraft, boire des verres ou m'énerver tout seul sur les absconses déclarations d'Alain Finkielkraut...), 110 jours, ce n'est pas tant que ça tout compte fait...
Verrouillage informatique, mon amour
Durant ma journée de travail (écourtée d'une heure en raison d'un train supprimé – voir ci-dessus), je me suis évertué à découvrir une manière efficace de verrouiller la copie d'archives numériques... Résumé d'une situation déjà explicitée dans un précédent post :
1- je travaille dans un centre d'archives ;
2- des étudiants de master doivent, dès demain, venir consulter dans notre salle de lecture un très grand nombre de documents d'archives (à savoir des centaines de titres de presse clandestine publiés durant la Seconde Guerre mondiale) ;
3- ces documents sont très fragiles (car ronéotypes sur du mauvais papier) et ne peuvent pour la plupart être consultés que numériquement, sur trois vieux ordinateurs installés dans la salle de lecture ;
4- pour des raisons liées au droit, à la propriété et la fréquentation de notre institution, les étudiants ne peuvent pas copier ces fichiers sur un support tiers (clé USB, CD-ROM, DVD-ROM...) ;
5- mais (c'est là qu'est l'os) ils doivent pouvoir y avoir accès en lecture.
Question : comment faire pour permettre auxdits étudiants de voir/lire ces documents sur un PC sans qu'ils aient jamais la possibilité de les copier en masse sur leur clé USB personnelle ou sur tout autre support ? Une réponse simple et rapide peut être lue sur de nombreux forums consacrés à l'informatique : c'est impossible mon gars, car à partir du moment où ils peuvent voir quelque chose à l'écran, ils peuvent aussi le copier ; autrement dit : à partir du moment où ils ont un accès en lecture, ils ont forcément également un accès à la copie. Tout ce qu'on peut faire, c'est leur alourdir la tâche, par des bricolages un peu ridicules et indignes d'un informaticien (même très amateur), du genre : augmenter virtuellement le volume de chaque fichier ou ne leur donner accès à l'image que via un visionneur très cloisonné, sans possibilité d'aller fouiner ailleurs... Je laisse tomber ce genre de solutions : je les trouve totalement nulles et ça me prendrait de toute façon trop de temps pour un résultat plus que mitigé.
Et puis, j'arrive à une solution un peu con mais beaucoup plus valable, en prenant le problème par l'autre bout (il m'aura fallu une matinée de réflexion car je suis un peu lent à la détente – est-il encore utile de le préciser ?). La question, ramenée à sa plus simple expression, est : comment empêcher les vils étudiants machiavéliques prêts à tout pour spolier le gentil centre d'archives qui ne demande qu'à subsister en ces temps troublés de récupérer de manière massive des images non libres de droit ? Hé bien pas besoin d'inventer un système compliqué de verrouillage de fichiers, mon p'tit Hamilton (comme dirait Fany, dont soit dit en passant je n'ai plus aucune nouvelle) ! Il suffit d'empêcher l'accès à tous les périphériques extérieurs. Ceux-ci ne sont qu'au nombre de quatre : lecteur de disquette (dont on se fout royalement, dans la mesure où ce format est totalement obsolète et qu'une disquette ne permet même pas de stocker une seule image), connexion Internet (facilement déconnectable et de toute façon limitée en upload), et ensuite les deux derniers, plus problématiques : graveur DVD-ROM et port USB. Pour ces deux derniers, c'est tout con : il suffit de les désactiver (et on te paie pour ça, ducon ?). La solution est au final toute simple : petit passage par la base de registre de Windows, modification de deux ridicules petits nombres hexadécimaux à un endroit très précis de cette base, redémarrage du système... Et au revoir les périphériques !
Je suis satisfait d'avoir trouvé cette solution et en même temps, sur le plan éthique, ça me fait très mal de mettre en place de telles barrières à l'information... Est-ce que j'arriverai à dormir cette nuit ? Oui, je crois que ça ira, mais il ne faudra pas me demander ce genre de démarches trop souvent...
Enfance 2.0
Discussion intéressante durant le temps de midi au boulot : l'accès des enfants (de 5 à 15 ans) à l'informatique et aux jeux vidéo. Ma collègue Wynka annonce, un peu dépitée, que son gamin de six ans voudrait une Wii pour la Saint-Nicolas. Un rien technophile, je lui lance sans réfléchir : "Ha, c'est un très bon choix de console pour son âge : il pourra bouger tout en s'amusant sur des jeux familiaux !".
Wynka, dubitative : "Ha ben figure-toi que c'est exactement le même argument que celui avancé par mon compagnon !"
Moi : "Ben oui, j'aurais fait le même choix pour Gaëlle. Une Wii, c'est bien pour les gosses. La Playstation, c'est pour plus tard..."
Sylvette : "En même temps, faut mettre des quotas, parce que sinon, ils passent des heures et des heures par jour sur leur console..."
Moi : "Et ?"
Sylvette : "Ben c'est pas bien pour leur développement..."
Moi : "Pourquoi ?"
Sylvette : "Ben ils pourraient sortir à la place, voir du monde, rencontrer des enfants de leur âge, tout ça..."
Moi, pas très convaincu (et me souvenant par ailleurs – sans vouloir le moins du monde paraître prétentieux – des "enfants de mon âge") : "Ha..."
Christiane : "Et puis, plus tard, ça en fait des adultes incapables de se servir d'un marteau..."
Moi : "D'un autre côté, ce n'est pas très grave..."
Christiane & Sylvette : "Bah si, c'est grave !"
Moi : "Perso, je préfère me servir d'un ordinateur convenablement que d'un marteau."
Christiane : "Ouais, mais bon, en passant leur journée sur une console, ils ne sauront rien faire de leurs mains."
Moi (de mauvaise foi) : "D'un autre côté, s'ils passent leur journée avec un marteau, ils ne pourront pas faire grand chose non plus..."
Tout le monde (ou presque) : "Pffff..."
Christiane : "En cas d'apocalypse nucléaire, tu n'irais pas loin avec un PC. Par contre avec un marteau..."
Moi : "Ouais, mais bon... Dans l'absolu, il sera encore temps d'apprendre à se servir d'un marteau à ce moment-là... Et puis, la question n'est pas là, car, en fait, je sais me servir d'un marteau."
(Gros silence...)
Moi : "En gros, ce n'est pas une question de laisser un enfant faire n'importe quoi. C'est juste le considérer comme un être doué de raison et lui laisser le choix de son temps libre. Qu'il s'amuse et qu'il apprenne sur un PC, une console, un livre, une BD, un marteau, peu importe ! L'important est qu'il ait la liberté de le faire ! Il aura assez de contraintes par après... Trop, en fait."
En lançant cette dernière phrase, je me souviens de mon éducation, de mon premier PC (à l'âge de huit ans) et de mes soirées entières passées, enfant puis adolescent, simplement à lire des livres, à programmer en GW-BASIC (je sais, c'est un peu nul) ou à jouer des heures sur mon Commodore PC-10 puis, plus tard, sur mon 386... Je ne me souviens pas vraiment avoir été restreint outre mesure dans cette liberté par mes parents... À partir de 12-13 ans, je lisais ce que je voulais (ou presque), je jouais comme je le voulais et je réussissais sans problème à l'école... Je garde de cette époque un souvenir – sans doute biaisé, j'en suis conscient – d'énorme liberté...
Et maintenant, à trente ans et des poussières, me voilà tout ce qu'il y a de plus épanoui, ouais, ouais ! (Hem.)
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