Écrire sans le savoir. — Je consulte mon blog en milieu de matinée et découvre un texte (l'article du samedi 27 avril consacré à l'excursion dinantaise) que je ne me souviens absolument pas d'avoir écrit, à l'exception du premier paragraphe consacré à mes souvenirs d'enfance. Il n'y a qu'une seule possibilité : j'ai rédigé la majeure partie de ces quelques lignes et les ai publiées cette nuit même, entre mon retour du Pantin (voir hier) et mon endormissement, mais j'étais apparemment trop saoul pour m'en rappeler. — Détail amusant : le texte n'est pas du tout illisible ; il reste « logique » et sans faute, un peu comme si, malgré la brume alcoolique, j'étais resté alerte et vigilant ; comme si je m'étais relu plusieurs fois, avais corrigé l'orthographe, fais attention à la forme, etc. De par ce simple constat, un échantillon ahurissant de possibilités nouvelles s'offre à moi.
Métajournal. — Mon journal tend parfois à devenir, du moins partiellement, un journal à propos de mon journal ; un journal en circuit fermé, autoréférent ; un métajournal qui ne fait somme toute que consigner l'épineux problème consistant à écrire un journal. — Puis-je m'enfoncer à ce point, sans paraître ridicule ou prétentieux, dans la description de la description ? Écrire, à l'intérieur de mon blog, que j'ai du mal à écrire mon blog ? Auto-alimenter le récit de ma vie sans rien créer de neuf ? — Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait d'écrire, dans un journal quotidien, que l'on a du mal à écrire ce même journal quotidien : c'est un peu comme si la seule mention d'un problème permettait illico presto d'en apporter la solution.
Observation enfantine. — Brasserie « Le Flandre », en début d'après-midi.
« Tu écoutes une chanson sur une petite chatte ? me demande Gaëlle.
— Pardon ?
— Ton baladeur est resté allumé sur la table et il y a le mot "Kitty" dans le titre de la chanson...
— Ha...
— Kitty, ça veut bien dire "petite chatte" en anglais, non ?
— Euh... Oui, ça veut bien dire "petite chatte"... »
Il s'agissait de la chanson « Kitty Empire » de l'album Songs About Fucking (1987) de Big Black, groupe de rock indépendant mené par Steve Albini à la fin des années 1980. (Je devrais faire un tantinet plus attention à ce que je laisse traîner négligemment sur les tables, car ma fille est en passe de devenir une observatrice hors pair.)
Mauvaise perdante. — Colombine est à nouveau présente avec sa maman, à la table adjacente. Elle aussi a apporté sa console portable. Afin qu'elles puissent s'affronter en temps réel, je me suis procuré cet après-midi, avant de récupérer ma fille à l'école, le jeu New Super Mario Bros. Cependant, Colombine, qui est plus âgée (j'apprends qu'elle va bientôt avoir douze ans) remporte toutes les parties, au grand dam de ma fille. « Tu gagnes tout le temps ! Ça ne m'amuse plus ! », déclare cette dernière, qui décide d'abandonner le Royaume Champignon pour retourner, seule, en terrain connu, c'est-à-dire dans la région d'Unys, où croissent et prospèrent des troupeaux entiers de Pokémon.
Négligence. — Le soir, de retour chez mes parents, je ne retrouve plus mon baladeur numérique. L'aurais-je laissé traîner négligemment sur la table de la brasserie ? Je suis maudit ! (Ou peut-être seulement distrait, tout simplement.)
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