Déroute. — Je décris ce dimanche avec six jours de retard. C'est presque la déroute tant redoutée mentionnée dans mon échelle ouverte ; le dangereux écart par rapport à cet Optimum sans cesse en mouvement dont il est question dans le Monde inverti de Christopher Priest (voir au 20 septembre 2011, deuxième partie). Les événements passés rapetissent à vue d'œil ; se déforment dangereusement au fur et à mesure que je m'éloigne de maintenant ; fondent et s'étirent comme les montres de Dali. — Que faire ? Je ne vois qu'une seule solution : rattraper le temps en écrivant vite et peu ; évacuer tous les détails, m'attacher à l'essentiel. (Je me demande jusqu'à quel point je n'ai pas fait exprès de laisser la situation s'aggraver, afin d'expérimenter la sensation d'être extrêmement en retard.)
Speedrun. — Je montre à Gaëlle la vidéo d'un tool-assisted speedrun de The Legend of Zelda: Ocarina of Time sur N64. Le joueur, un certain Bloobiebla, termine le jeu en un peu moins de 57 minutes en exploitant des failles (ou glitchs) du programme qui lui permettent, entre autres, de se déplacer plus rapidement en glissant sur le décor, de passer certains murs ou portes normalement infranchissables ou encore de remplir une bouteille avec toute une série d'objets très utiles pour sauter les étapes. En fait, ce joueur hypersonique ne passe jamais son temps à traverser les donjons : il ne fait qu'exploiter des bugs. (La vidéo originale se trouve ICI. Elle a notamment été commentée par deux chroniqueurs français du blog 88mph, LÀ. Il existe des speedruns plus rapides encore, où le jeu est terminé en une vingtaine de minutes) Question de Gaëlle : « Tu pourras faire la même chose, dis, Papa ? » (NON, je ne pourrai pas faire la même chose ! Non seulement je trouve cela un peu idiot, mais en plus j'en serais sans doute complètement incapable.)
Pleurs et moue. — « C'est toujours très, très difficile de te quitter ! », me dit-elle, en pleurs, la tête presque entièrement cachée dans mon épaule droite. Elle fait ensuite une petite moue triste durant tout le trajet en tram. Je la confie à sa maman, à la Gare centrale, puis je rentre chez moi, passe en mode végétal et ne sors plus de la soirée.
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