jeudi 17 janvier 2013

Allegretto

Tu sais à quel point la musique est importante — vitale même ! — pour moi. À l'heure de rédiger ce message programmé, dans le tendre creux de cette nuit enneigée, j'écoute sans raison (comme dirait l'autre) le second mouvement de la Symphonie n° 7 de Beethoven : le fameux Allegretto. — Tu disais jeudi dernier que le talent se reconnaissait directement ; que n'importe qui pouvait lire, voir, écouter, sentir ce putain de talent lorsque celui-ci se manifestait dans sa plus stricte nudité, sans devoir passer par de complexes initiations ou par un long travail d'érudition. J'étais en quelque sorte d'accord sans être d'accord (je reste persuadé que l'accès à certaines subtilités, quel que soit le domaine, demande du temps et de l'investissement). — Mais peu importe après tout ! Voilà donc un mouvement qui peut être appréhendé par les profanes que nous sommes ! Le même motif musical (un ostinato, comme ils l'appellent) répété inlassablement, d'abord par les cordes, puis par les vents... C'est à la fois léger et solennel. C'est une œuvre non pas simplement talentueuse, mais tout bonnement géniale (je sais que tu n'y crois pas mais je m'en fous, tu le sais bien) : elle est atemporelle, elle traverse les âges. Elle a même été reprise par Johnny Hallyday, à ce qu'il paraît. (Est-ce la marque du génie ?)

Symphony No. 7 in A major, Op. 92: Allegretto by Beethoven on Grooveshark

Léandra, je te dédie ce mouvement. Réjouis-toi : j'aurais pu te réserver « Tata Yoyo » ou encore « Tirelipimpon sur le Chiwawa », ha-ha ! — Haut les cœurs : il te va très bien, cet Allegretto, ce « mouvement très vif » ; écoute-le, c'est toi ! Il marche d'un pas ferme et décidé mais il lui arrive d'être sombre en chemin, très sombre même, parfois !

Léandra, puissent tes trente-quatre bougies être soufflées par un vent nouveau ; puisses-tu arpenter des terres inconnues ; puisses-tu oublier les fantômes du passé ainsi que ceux — encore bien trop présents — qui te bousillent l'existence ! Puisses-tu abandonner ces irrespectueux en rafale et trouver autre chose dans ta vie que des spectres ! Je serais le plus heureux des hommes si je pouvais passer, l'année prochaine, à l'occasion de ton trente-cinquième anniversaire, de la n° 7 à la n° 6, autrement dit de la Septième à la Pastorale, de la divine lourdeur à l'allégresse ! — Évidemment, même les symphonies bucoliques contiennent leur dose d'orage, mais que serait la vie sans orage, sinon un ciel monotone, entre le bleu et le gris ?

En deux mots : bon anniversaire !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.