Stagiaires. — Quatre nouvelles stagiaires en bibliothéconomie et une étudiante en histoire travaillent en ce moment, de manière ponctuelle, dans nos bureaux. Amusant : leur prénom se termine tous par « ine » : Martine, Sandrine, etc. À midi, ma collègue Rolande me demande : « Alors, y en a une qui te plaît ? » Je lui réponds, l'air faussement peiné, un léger sourire aux lèvres : « Oh, tu sais, moi, désormais, je suis dans le monde des idées ! Les relations charnelles ne m'intéressent absolument plus ! »
Christine : « Celle qu'Hamilton préfère, c'est l'universitaire ! » Et Sylvette d'ajouter : « Ben oui, hein, il faut que Mademoiselle ait fait l'université pour trouver grâce à ses yeux ! » — Si seulement elle savait à quel point elle est dans l'erreur la plus totale !
Alcool. — Le soir, à ma librairie habituelle, aux Guillemins, je prends une bouteille d'Ice Tea et la dépose sur le comptoir. Le libraire me regarde, surpris : « Oh-oh ? Malade ?
— Non, j'arrête l'alcool pour le moment. La grande canette que je buvais dans le train, plus toutes les bières spéciales que je siphonnais ensuite en soirée, ça faisait un peu beaucoup. »
Il m'observe sans rien dire. Mais pourquoi donc est-ce que je lui raconte tout ça, moi ?
Si ce n'est une plus grande nervosité, je ne perçois aucune différence physique entre le fait de boire de l'alcool et celui de ne pas en boire (mon mal de crâne d'il y a quelques jours était simplement lié, je pense, à mon rhume et à ma prise de tête sur Kant). Cela prouve que, malgré les quantités énormes d'éthanol que j'ai avalées cette année, le problème est avant tout d'ordre psy-cho-lo-gi-que, oui, oui, parfaitement ! J'ai donc trouvé la solution : je m'achète de la bière sans alcool et je la verse dans un verre à Jupiler. (Quelle pitié !) Le geste est là, la consistance est là et — jusqu'à un certain point — le goût est là. Par contre, hors de question d'utiliser un verre à Orval, car celui-ci, je le garde précieusement dans un coin, à destination de la seule bière trappiste gaumaise, dont le goût légèrement houblonné, mâtiné d'amertume, dépose — déposait plutôt — délicatement sur ma langue une sensation unique et désaltérante — divine, dirais-je même si mon athéisme ne m'interdisait ce genre d'écart de langage. (Arrête, Hamil, tu te fais du mal !)
Un constat. — En fin de soirée. J'ai beau être dans le monde des idées et tout et tout, cela ne m'empêche absolument pas de me masturber. Il me fait bien rire, l'ami Artie, avec ses longs bains froids et ses calmes nuits de sommeil ! (Il a également écrit quelques chapitres sur la sexualité ; faudra que je me les procure, un de ces jours... À moins que je les aie déjà, dans le Monde comme etc. ? — À vérifier.)
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