dimanche 29 janvier 2012

Sudoku Clearwire

La citation du jour
« On devrait interdire les sudokus dans les cafés. C'est antisocial. »
Léandra Courbet, Ma vie en aphorismes, tome II, Bruxelles, 2012, p. 247.
Je suis à la Brasserie du Parvis en compagnie de Léandra, Emily, Walter, Andrew, Romain et Ramon. Nous avons commandé à manger et nous nous retrouvons une fois de plus devant ce set de table en papier sur lequel est imprimé une publicité Clearwire accompagnée d'un Sudoku. (Si Zapata était là, il retournerait le set de table afin de cacher la publicité, mais Zapata n'est pas là.) 

J'essaie de résoudre à nouveau ce putain de jeu à la con : la dernière fois, Andrew, Léandra et moi nous étions trompés et avions abandonné en cours de route. Je dois vraiment avoir un problème avec les sudokus car, aujourd'hui, malgré l'aide de Walter, je me suis à nouveau gouré quelque part. Oui, mais où ? J'abandonne. De toute façon, comme dirait Léandra, c'est antisocial, ce machin. Elle déchire néanmoins son set de table en deux et place la partie contenant le sudoku dans son sac, pour une résolution ultérieure. Ce jeu est antisocial, mais faut pas déconner non plus, merde quoi !

 Le sudoku Clearwire
 
Le serveur est un peu à l'Ouest... Rien de nouveau : je m'étais fait la même remarque la semaine dernière. La commande ressemble à un test d'Asch à l'envers : tout le monde à table annonce sa boisson dans l'ordre des aiguilles d'une montre. Je suis avant-dernier, Walter est dernier. Tout le monde prend un Coca, un Coca Light ou un Coca Zero. Je voulais prendre une boisson non-alcoolisée moi aussi et, par conformisme, je devrais commander un Coca. Je commande donc un Orval. Le serveur ne comprend pas : il croit à deux reprises que j'ai commandé... un Coca ! Quant à Walter, faute de Chimay bleue ou de Leffe, il prendra un... Coca Zero. Mon dieu !

* * *

J'ai commencé la description de ma journée par la fin. 

Avant de me retrouver à la Brasserie du Parvis en fin de soirée, j'étais à la Maison du Peuple. Et avant d'être à la Maison du Peuple, j'étais au Potemkine. Et avant d'être au Potemkine, j'étais à mon appartement avec Gaëlle.

Au Potemkine, un après-midi "vinyles" est en cours. Le concept, si j'ai bien compris, est le suivant : chacun peut apporter ses albums et un DJ les passe sur la platine. Je n'ai pas eu le courage d'amener mes disques aujourd'hui. Je m'installe simplement avec mon PC portable à une petite table proche de l'entrée, jusqu'à l'arrivée, une heure plus tard environ, d'Andrew, Romain et Ramon. Le café est plein à craquer, raison pour laquelle nous décidons de quitter l'endroit et de nous rendre à la Maison du Peuple...

À la Maison du Peuple, Emily travaille sur son PC à l'une des tables du fond mais nous ne la voyons pas. C'est Andrew qui l'aperçoit, un quart d'heure après que nous sommes arrivés. Emily lave son linge au Wash & Web d'à côté ("bien plus qu'un lavoir", disent-ils) et attend tranquillement que ses vêtements soient propres. Elle termine son boulot puis nous rejoint. Entretemps, Léandra débarque. 

Au centre d'une discussion : Jonas, qui n'a toujours pas offert son cadeau d'anniversaire à Léandra... L'offrira-t-il un jour ? Cette éventuelle petite attention de sa part, comme tant d'autres petites attentions, aurait énormément d'importance aux yeux de mon amie... Mais non : le mode de pensée de ces deux-là semble tellement antagoniste que ça frise le surréalisme, parfois/souvent. Précision importante : lors de notre anniversaire commun du 14 janvier, Jonas m'a offert un cadeau (un livre sur l'histoire des codes secrets, ainsi que des cordes de guitare), mais n'a rien offert à Léandra. Une hypothèse : Jonas n'est doté d'aucune empathie ; en conséquence, quand il offre un cadeau, il propose un objet qui lui ferait plaisir, à lui... M'offrir une histoire des codes secrets n'est donc pas un problème (c'est un sujet qui le passionne) ; offrir un cadeau à Léandra est plus complexe, car il pense (à tort) qu'elle ne s'intéressera pas à ce qui l'intéresse. Conclusion (triste) de Léandra : "Il pense que je suis bête".  

* * *

Après la Brasserie du Parvis, tout le monde s'en va, sauf Walter et moi, qui retournons pour un dernier verre à la Maison du Peuple... Il est très tôt, 21h30 tout au plus. Walter parle du Congo. Pour ma part, atteint que je suis, j'arrive à placer, quelque part dans la conversation, un extrait de la biographie de Wittgenstein (à savoir le fait qu'il a renoncé à son héritage familial et à sa fortune, pour devenir simple instituteur dans un village de montagne, en Autriche).

Une heure plus tard, Walter me reconduit chez moi en voiture. Curieusement, je ne suis pas spécialement obnubilé par le sudoku non résolu de la Brasserie du Parvis... Pas encore en tout cas.

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