Ce samedi, à l'exception d'une excursion au supermarché du quartier, je reste chez moi avec ma fille... Oh, j'ai bien essayé de l'aérer un peu en lui proposant un cinéma, une balade dans un parc ou simplement une sortie en ville ou au Parvis (à la Maison du Peuple ?). Mais non : Gaëlle veut rester à l'appartement, parce qu'elle n'y est "presque jamais" et "aime bien jouer tranquillement avec ses jouets". Faut dire que la pauvre est constamment trimballée à gauche et à droite : chez sa maman, chez son papa (moi en l'occurrence), chez ses grands-parents paternels (Nanou et Gégé), chez ses grands-parents maternels (qui sont divorcés depuis longtemps). Conséquence : quand elle a l'occasion de rester un peu à l'abri du monde, avec ses jouets, elle n'en est que plus heureuse.
L'après-midi se passe calmement : je joue quelques heures avec elle à l'instituteur. Le but : faire comme si nous étions en classe et lui donner des exercices. Curieusement, alors qu'elle déteste faire ses devoirs, elle adore ça. Pourquoi ? Parce que c'est un jeu, tout simplement. Durant les exercices, je constate à nouveau que Gaëlle n'est vraiment pas douée en lecture ni en écriture, au point que je me demande si elle n'est pas dyslexique. Elle inverse constamment les chiffres et les lettres (Armand Jammot doit se retourner dans sa tombe), elle ne sait presque rien lire, elle bute sur chaque syllabe. En mathématiques, par contre, aucun problème : les petites équations à une inconnue passent sans problème, elle comprend quelques rudiments de géométrie et est capable de compléter une suite logique... mais continue d'écrire la plupart de ses "1" à l'envers.
En soirée, je regarde avec elle L'histoire sans fin, le vieux (1984) film fantastique de Wolfgang Petersen que j'adorais quand j'étais gamin. Je le revois, après tant d'années, avec des yeux d'adulte et me dis que c'est vachement mal joué. Atreju a autant de jeu d'acteur qu'un cabillaud, les effets spéciaux sont vieillots... Comme c'est dommage de ne plus voir ce monde avec des yeux émerveillés.
L'après-midi se passe calmement : je joue quelques heures avec elle à l'instituteur. Le but : faire comme si nous étions en classe et lui donner des exercices. Curieusement, alors qu'elle déteste faire ses devoirs, elle adore ça. Pourquoi ? Parce que c'est un jeu, tout simplement. Durant les exercices, je constate à nouveau que Gaëlle n'est vraiment pas douée en lecture ni en écriture, au point que je me demande si elle n'est pas dyslexique. Elle inverse constamment les chiffres et les lettres (Armand Jammot doit se retourner dans sa tombe), elle ne sait presque rien lire, elle bute sur chaque syllabe. En mathématiques, par contre, aucun problème : les petites équations à une inconnue passent sans problème, elle comprend quelques rudiments de géométrie et est capable de compléter une suite logique... mais continue d'écrire la plupart de ses "1" à l'envers.
En soirée, je regarde avec elle L'histoire sans fin, le vieux (1984) film fantastique de Wolfgang Petersen que j'adorais quand j'étais gamin. Je le revois, après tant d'années, avec des yeux d'adulte et me dis que c'est vachement mal joué. Atreju a autant de jeu d'acteur qu'un cabillaud, les effets spéciaux sont vieillots... Comme c'est dommage de ne plus voir ce monde avec des yeux émerveillés.
Gaëlle pose des questions tout le temps car, comme tout enfant de six ans qui se respecte, elle est programmée pour poser des questions : "Pourquoi ils le poussent dans la poubelle ?", "Pourquoi il dit que le livre est dangereux ?", "Pourquoi le vieux monsieur sourit quand l'enfant prend le livre ?", "Pourquoi Bastien soupire ?", "Pourquoi il a peur ?", "Il va se faire mal s'il mange des pierres, non ?", "Pourquoi la perforatrice, elle se meurt ?" (en fait, elle voulait dire "l'impératrice"), "C'est quoi un élan-colis ?" (elle voulait parler des Marais de la Mélancolie), "C'est un dragon ou un chien ?", "C'est quoi un oracle sudérien ?", "Si la fenêtre s'ouvre dans l'école, c'est parce qu'il y a du vent dans l'autre monde ou pas ?" Pitié !
De mon côté, je regarde ce film avec nostalgie. Cela fait au moins quinze ans que je ne l'ai plus vu mais je me rappelle encore par cœur de la plupart des répliques, comme celles de Morla la Vénérable, la vieille tortue nihiliste qui n'attend plus rien de la vie : "Nous sommes allergique à la jeunesse...", "Mourir ? Ce serait au moins quelque chose !" Ce film est traversé par la mort, le manque et la perte mais... se termine par un happy end un peu ridicule. Le roman est beaucoup plus subtil. L'histoire sans fin de Michael Ende, c'est la mélancolie expliquée aux enfants, et aussi beaucoup d'autres choses. C'est un roman intelligent. Et c'est un sujet à part entière. Je vais le relire et j'y consacrerai un article entier, tiens, un jour.
La scène de Morla, en anglais.
(Elle ressemble un peu à E.T., non ?)
J'ai le roman dans ma bibliothèque, évidemment, et je le montre à Gaëlle. Il s'agit d'un de mes livres favoris, tout simplement parce que c'est le tout premier que j'ai dévoré (il n'y a pas d'autre mot) et qui m'a ouvert, enfant, les portes de la Fantasy. Il est composé de 26 chapitres, chacun s'ouvrant sur une lettre de l'alphabet, une lettrine enluminée. Un vrai trésor...
Gaëlle est obnubilée par le concept d'histoire sans fin. À la fin du film, elle me dit, très sérieuse : "Le film est fini mais, en fait, il continue... Quand je dormirai, puis demain, puis après-demain, l'histoire sera toujours en train de se passer." Ce qu'elle ne sait pas, c'est que ce film s'appelle L'histoire sans fin pour une toute autre raison, qui n'est expliquée que dans le livre : une mise en abyme (encore !), le récit d'un vieillard qui consigne dans un livre l'histoire du Pays Fantastique. Et quand le héros se rend auprès du vieil homme, une dangereuse boucle infinie se crée (j'en parlais déjà brièvement ICI).
Après le film, je mets Gaëlle "au lit" (comprendre : je lui dis que dormir ne serait pas superflu). Il est 22 heures. Dormira-t-elle directement ? Hé bien non, car elle n'a pas sommeil et veut continuer à jouer dans sa chambre. Je la laisse tranquille. Quand je jette un coup d'œil vers minuit, je la retrouve dans son lit avec une BD de Mélusine. Elle ne la lit pas mais "regarde les images". Je lui dis qu'il faut qu'elle dorme, pour être en forme demain. Je suis loin d'être convaincant. Normal : je suis moi-même loin d'être convaincu.
Quel rapport avec Orson Welles ? Aucun.
Quel rapport avec Orson Welles ? Aucun.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.