Beaucoup moins d'événements à raconter qu'hier...
Je passe la nuit dans ma chambre d'hôpital. Toutes les deux ou trois heures, une infirmière d'une très grande gentillesse vient prendre ma tension, ma température et vérifier le gros pansement qui m'entoure le nombril. Et surtout elle vient ajouter à ma perfusion intraveineuse une pochette magique de Tradonal ou d'un autre produit analgésique. Le matin, j'ai enfin droit à un déjeuner, ainsi qu'à un café ! Curieusement, alors que je n'ai plus rien dans le ventre depuis plus de 35 heures, il faudra que je me force à manger.
Vers 9h, un jeune docteur signe mon autorisation de sortie. Je dois juste attendre mon chirurgien, qui doit arriver vers 10h, pour les "dernières explications" et les "papiers". Ma mère arrive et attend avec moi. Elle a un début de migraine (heureusement, elle a avec elle son "produit miracle" : de l'Imitrex – le Sumatriptan : une molécule qui lui a changé la vie !). Le chirurgien arrive à 11h30, en costume de ville, et me libère une bonne fois pour toute.
Ma maman doit absolument boire un café et manger quelque chose. Vers midi, je l'emmène donc à la Maison du Peuple de Saint-Gilles, à cinq minutes de l'hôpital (on ne se refait pas !). J'en profite pour poster le texte d'hier. Un peu plus tard, direction la voiture et la maison de famille, où ma fille m'attend, avec mon père. Dis-donc, Hamilton, il est vraiment passionnant ton journal aujourd'hui !
Le chirurgien m'a dit tout à l'heure : "Pas de régime particulier ; juste éviter les graisses superflues dans un premier temps". Arrivé à la maison, j'ai faim et je tente donc le test ultime : manger des toasts tartinés de steak tartare "à l'italienne" que j'ai préparé avec amour (bœuf cru, parmigiano reggiano, huile d'olive à l'ail, jus de citron, sel, poivre noir et basilic). Ça passe sans problème. Pour la bière, par contre, je vais attendre un peu (faut pas déconner, non plus).
Une constatation : les antidouleurs sous forme de perfusion intraveineuse fonctionnent bien mieux que le Dafalgan par voie orale que mon docteur m'a prescrit. Pour la première fois depuis la salle de réveil, en fin d'après-midi, une douleur sourde et continue me tiraille le ventre. Durant la majeure partie de la soirée, je devrai ainsi me coucher sur un sofa-relax emprunté à ma bobonne. Gaëlle est triste : "Je n'aime pas quand tu as mal", me dit-elle. Ne pouvant rien faire d'autre ou presque que de rester allongé, j'en profiterai pour travailler sur un projet urgent de devinettes commandées par Léandra et pour commencer la réalisation de la première des nombreuses cartes schématisant le voyage de Zapata et d'Amy (un grand projet qui me tient à cœur et qui me passera le temps).
* * *
À la télévision, le soir, ma mère regarde encore et toujours On n'est pas couché, cette putain d'émission à la con de Ruquier. Certains invités, comme Nicolas Dupont-Aignan (applaudi toutes les deux minutes par le public pour son discours populiste à deux balles) et Ivan Levaï (défendant corps et âme DSK en racontant tout et n'importe quoi sur le métier de journaliste), m'énervent déjà prodigieusement... Mais la palme d'or revient à l'astrologue Élizabeth Teissier... En fait, pour tout dire, je me contrebalance pas mal qu'elle écrive des thèmes astrologiques à destination de gens assez crédules pour croire que les positions d'une planète ou d'une constellation quelque part dans le ciel puissent avoir une quelconque influence sur leur vie. C'est leur problème.
Par contre, ce que je ne supporte pas, c'est qu'elle ramène son discours de charlatan à de la science. Car, oui, Messieurs-dames, "pour faire un thème astrologique, on se réfère à des données ob-jec-ti-ves", à savoir des informations fournies par la NASA. Quel rapport ? Se baser sur des données scientifiques suffit-il pour être scientifique soi-même ? Ben nan. Personne sur le plateau n'était là pour lui rappeler la définition d'une science et c'est bien dommage, parce que c'est fondamental : une science est soumise à l'épreuve constante de l'observation et de la vérification. Par exemple, la théorie de la gravitation de Newton est une théorie qui, soumise à des observations de plus en plus précises, a montré ses limites au XXe siècle, pour être remplacée par une autre qui décrivait mieux la réalité (la relativité générale). Même en sciences humaines, on ne peut pas raconter n'importe quoi : si, en histoire, un gugusse s'amuse à affabuler sur un sujet donné, il va vite se faire démolir par ses pairs.
Henri Poincaré : "On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison."
Bref, c'est comme ça qu'on avance en sciences : par la confrontation des théories au réel. Dire que l'astrologie est une science signifierait que tous les événements prédits a priori devraient avoir eu lieu a posteriori, ce qui est loin d'être le cas, évidemment (c'est juste du hasard). Mais Élizabeth est forte : elle a trouvé une parade, elle travaille maintenant également à l'envers : quand un événement est passé, elle l'explique a posteriori par l'astrologie. Le 11 septembre 2001 et les récentes "révolutions arabes", c'était à cause de l'activité solaire, oui Monsieur ! Au secours !
Henri Poincaré : "On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres ; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison."
Bref, c'est comme ça qu'on avance en sciences : par la confrontation des théories au réel. Dire que l'astrologie est une science signifierait que tous les événements prédits a priori devraient avoir eu lieu a posteriori, ce qui est loin d'être le cas, évidemment (c'est juste du hasard). Mais Élizabeth est forte : elle a trouvé une parade, elle travaille maintenant également à l'envers : quand un événement est passé, elle l'explique a posteriori par l'astrologie. Le 11 septembre 2001 et les récentes "révolutions arabes", c'était à cause de l'activité solaire, oui Monsieur ! Au secours !
Bon, tout compte fait, malgré ma prédiction du début, j'aurai tout de même réussi à écrire une petite tartine aujourd'hui... Tout ça grâce à Élizabeth Teissier.
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