lundi 1 août 2011

Tony Soprano/mon ami Vinge, même combat

En ce moment, j'écris beaucoup durant mon temps libre. Corollaire de cette activité : j'ai moins de temps à consacrer aux séries télévisées. Je viens tout de même de terminer la première saison des Sopranos, série estampillée HBO narrant les "aventures" d'un chef de la mafia un chouïa dépressif. Conclusion : c'est totalement et définitivement excellent. D'abord, c'est plein d'humour. Un des chefs du clan Soprano risque sa peau parce qu'il va voir une psy, l'autre parce qu'il acquiert la réputation d'être très bon pour le cunnilingus (d'après la série, les deux situations constituent un signe de faiblesse inacceptable pour un mafioso). Au moins trois autres singularités valent le détour dans cette série : le recours aux rêves et à la psychanalyse ; les ironies subtiles (par exemple, à plusieurs reprises, les acteurs se retrouvent derrière des panneaux publicitaires qui comportent une dose d'humour par rapport à la situation) ; et la musique. La musique ! Chaque épisode (ou presque) se termine par une chanson. Pour la première saison, on a notamment droit à la triste "Look on Down from the Bridge" de Mazzy Star ; la fantastique "White Rabbit" de Jefferson Airplane (l'hymne d'une génération, avec la fameuse référence à Alice et aux champignons) ; ou encore "Frank Sinatra" de Cake... Dernière chose : Tony Soprano, quand il est sous Prozac ou sous l'influence de la drogue, ressemble à mon ami Vinge quand il est saoul (c'est-à-dire tout le temps ?) : c'est presque totalement incroyable.

Léandra a définitivement fait une croix sur Jonas ("enfin !", me dis-je quand je l'apprends : j'étais depuis deux-trois semaines revenu à l'idée que cet énergumène ne la méritait absolument pas). (Le mérite n'a rien à voir avec ça.) Je ne vais pas en parler ici : c'est elle que ça regarde. On devait peut-être se voir ce soir. Tout compte fait, ce ne sera pas le cas (c'est entièrement de ma faute). Je passe tout de même un petit bout de temps au téléphone avec elle. Je me doute que ça ne doit pas être facile et qu'elle a envie de parler. D'un autre côté, je la crois (et je la comprends) quand elle dit qu'elle est presque soulagée.

Le soir, badminton ! Je joue mal (en fait, je m'en fous complètement). Lewis passe en coup de vent (je ne sais même pas pourquoi il a pris la peine de venir jusqu'au club). Il me dit que j'ai une bonne mine (ce qui est vrai). Je lui dis que c'est parce que c'est lundi (curieuse réponse). Sont aussi présents dans la salle Mary, Walter, Toine et Flopov. Les autres, peu importe : ils font partie du décor. Après le sport, je vais boire un verre au Corto avec les deux premiers. 

Il faut que ces deux-là parlent de boulot. Ils ne peuvent pas s'en empêcher. Walter disserte sur son chef avec qui il est en froid en ce moment (ah ?) et qui ne lui a pas proposé de l'accompagner au restaurant ce midi, contrairement à ses autres collègues. Mary dit qu'en tant que nouvelle chef, elle a accordé une demi-heure en plus à ses subordonnés durant le temps de midi, à condition que ces derniers récupèrent le temps perdu pendant la matinée ou la soirée. Je pense subitement à mon travail, aux bénévoles, à l'éventuelle bouteille de Bourgogne que l'on boit le midi, et je me dis que j'ai quand même de la chance de travailler dans une asbl, avec des gens de gauche.

Il faut aussi qu'ils parlent de salaires, de bagnoles de fonction et d'appartements. J'essaie de participer à la conversation mais sans entrain. Walter discute ensuite de sa grande idée sur les couples et les relations : avant 25 ans, les femmes cherchent un idéal ; après 25 ans, elles cherchent à se caser pour avoir un enfant avec un homme "avantageux" (qui a du pognon, des ressources, une maison, une voiture tout confort, etc.). Il dit que c'est partout comme ça. Je ne suis pas d'accord : je lui dis que ce qu'il pense des relations entre les gens découle de sa propre vision des choses, de ce qu'il a observé dans sa famille ou à Solvay (le jour où l'on me dira que l'École Solvay constitue la norme en termes de rapports humains, je me tire une balle en pleine tête) et non d'une étude scientifique qui tendrait à dire que tel ou tel pourcentage de gens se comportent de telle ou telle manière.

Durant la soirée, Zapata passe devant nous et nous salue furtivement. Il est avec son père et Amy. Qu'est-ce qu'ils font dans le quartier et pourquoi passent-t-ils devant le Corto ? Mystère...

Mary est toujours obnubilée par les vêtements et parle à nouveau d'aller en acheter avec moi, pour me "rhabiller". C'est une obsession. Je porte des Converse, un 501 noir et un tee-shirt de type "marinière". Je ne vois pas ce qui cloche. Étrangement, elle appelle la serveuse du bar et lui demande si les vêtements ont de l'importance pour elle quand elle voit un homme. La serveuse répond par la négative. Quelle drôle de question, de toute façon.

Je retourne en bus avec Mary. On mange en vitesse un hamburger pas trop mauvais (ça me fait du mal de l'écrire) chez Quick puis on prend le métro. À la Porte de Hal, je guide un type (un Français, semble-t-il) qui veut se rendre au Parvis de Saint-Gilles (tous les chemins mènent au Parvis). Il me lance : "C'est quoi le bouquin dans votre poche ?". Les Seigneurs de l'Instrumentalité, de Cordwainer Smith. Je me trimballe une fois sur quatre avec ce bouquin dans ma poche. Il ne connaît pas mais commence à me parler de Philip K. Dick : Loterie solaire, Ubik, Le Maître du Haut-Château, qu'il n'a pas spécialement aimé. Avant qu'il ne s'en aille vers le Parvis, j'arrive à lui sortir plein d'anecdotes sur Dick (dont je connais assez bien le parcours). Un peu surréaliste, comme fin de soirée. Le gars n'était pas le genre de Léandra, elle n'a rien raté. Et puis, paraît qu'elle veut se mettre en mode "off". (C'est quoi cette nouvelle mode ?)

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