mardi 16 août 2011

Le crépuscule du Chicomuceltec

Aujourd'hui, mon chef Lodewijk est revenu du Guatemala. Ma collègue Charlotte va enfin pouvoir arrêter de stresser à sa place. Elle a en effet eu la mauvaise idée il y a trois semaines de taper "Guatemala" sur Google et de tomber sur une page de conseils aux voyageurs publiée sur le site Web de la Diplomatie française. Résumé de ladite page, d'après Charlotte : "N'y allez surtout pas !" : routes impraticables car dégradées durant la saison des pluies, risques sismiques, volcans qui se réveillent, attaques au révolver ou à la machette (!), vols caractérisés, séquestrations (seulement quelques heures, "rassurez-vous", qu'ils disent...), prises d'otages, viols, meurtres, narcotrafiquants dans la jungle, sites archéologiques en état de siège (!!), virus abominables (comme la dengue), abductions par des Zeta-Réticuliens (?), vortex temporels, tsunamis gigantesques, attaques de zombies (??), etc.

Mon "boss" – il déteste qu'on l'appelle comme ça – est pourtant revenu en un seul morceau. En fait, ce site Web de l'Ambassade de France, c'est un peu comme les effets indésirables sur la notice d'un médicament : "ils" sont obligés de marquer tout ce qui peut arriver, même si, en prenant certaines précautions (par exemple : éviter certains villages et ne pas trop montrer ses "objets de valeur"), le risque est relativement faible. 

À une seule exception (deux gars au regard inquiétant et armés de machettes qui les attendaient, cachés sur le bas-côté d'une route de village, un chauffeur de tuk-tuk leur faisant clairement signe de rebrousser chemin – ha ouais, quand même !), Lodewijk n'a rencontré que des gens charmants, me dit-il. Il a pu découvrir de beaux sites mayas (moins décorés néanmoins que ceux qu'il a vus au Mexique), des villages reculés avec des habitants en costume traditionnel très coloré, un folklore préservé... 

Je trouve le sujet intéressant, alors je me renseigne un peu. J'apprends qu'au Guatemala, outre l'espagnol (la langue principale), les autochtones parlent une série impressionnante d'anciennes langues mayas (le K'iche' est parlé par plus d'un million de personnes, soit plus d'une personne sur quinze), mais certains dialectes disparaissent totalement hélas, comme le Chicomuceltec. Faudrait amener un magnétophone dans ce pays (et dans beaucoup d'autres d'ailleurs), avant que d'autres langues ne s'éteignent !

* * *

En soirée, j'étais censé me reposer (ouais, c'est ça !) mais Emily propose d'aller prendre un verre en terrasse, vu qu'il fait beau dehors. Rectification : vu qu'il ne fait pas trop moche dehors. C'est très tentant. Direction donc (à nouveau) le Parvis de Saint-Gilles. Je me retrouve ainsi au Sikou avec Emily et Andrew. On mange une crêpe (Andrew reprendra même une glace, après). Je bois raisonnablement (paraît que je fais une fixation sur l'alcool pour le moment, dixit Léandra : Andrew et Emily ont l'air de confirmer). Walter nous rejoint en fin de soirée. On repart tôt (je ne m'en plains pas : ça change de ces soirées tard le soir en semaine à 4 bornes de chez moi ; en plus, je suis crevé). Léandra passe son tour. J'ai néanmoins eu l'occasion de discuter un peu avec elle cet après-midi des statistiques bizarres de nos blogs (j'en ferai un sujet ici-même, très bientôt).

Andrew parle de son début de relation fraternelle, il y a des années, avec un escargot, avec qui il a bu un cocktail au gin et à la sauce anglaise (parmi plein d'autres ingrédients détonants).  Pauvre escargot... A-t-il survécu ? Autre question, avant de se quitter (Walter parlant des 106 chevaux de sa voiture) : pourquoi parle-t-on de chevaux pour une voiture ? C'est en relation avec le cheval-vapeur, dit Andrew. Mais le cheval-vapeur a-t-il un rapport avec la force de traction d'un vrai cheval, comme je le suppose ? Je pensais m'être gouré lamentablement... Hé bien non, pas du tout (ouf !) : ça a bien un rapport, comme le montre (notamment) ce site, même si un seul cheval peut, pendant un bref instant ou dans certaines conditions, avoir une force de traction bien supérieure à celle d'un seul cheval-vapeur.

Me voilà moins bête, mais ce n'est pas ça qui nous rendra le Chicomuceltec !

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