mardi 30 août 2011

Le train, c'est l'avenir !

Avantage du train : ça me laisse beaucoup de temps pour écrire toutes mes âneries.
Avantage supplémentaire du train Bruxelles-Maastricht, avec ses retards fréquents, ses suppressions inopinées (comme aujourd'hui matin) : ça me laisse encore beaucoup plus de temps.
Et du temps, c'est tout ce qu'il me faut pour écrire toutes mes âneries.

Je n'ai jamais vraiment compris les travailleurs qui se plaignaient des retards de leur train. Ce n'est pas de leur faute s'ils sont en retard, c'est de la faute du train. Donc, normalement, ils doivent être payés comme s'ils étaient présents au boulot. En outre, les retards, ça permet de se reposer, de lire, d'écrire, bref de faire ce qu'on veut de sa vie. Donc, haut les cœurs, vive les retards ! Vive la SNCB !

* * *

Aujourd'hui, j'ai fait deux constats.

Le premier est qu'il m'est plus facile de créer de la fréquentation avec un blog de jeu – même minimaliste – qu'avec un journal. En effet, je regarde les premières statistiques du "Devinoscope" (notre nouveau blog de devinettes visuelles, à Léandra et à moi), et j'arrive à une soixantaine de visiteurs différents dès ce premier jour, soit plus du double du taux de fréquentation moyen du présent journal. La grande majorité de ces soixante visiteurs sont originaires de Facebook car des amis (et des amis d'amis, sans doute) ont eu la sympathique idée d'en partager le lien sur leur profil ; quelques uns ont aussi été redirigés depuis Twitter, où officient Léandra et Andrew ; les derniers, enfin, viennent du forum MonLégionnaire, où d'anciens camarades de combat ont cru bon de créer un post à ce sujet. Maintenant, il faut voir si j'arrive à fidéliser et à garder mon public, comme on dirait dans un bureau d'études commerciales.

Question : pourquoi un blog de jeu fonctionne-t-il mieux ? Première hypothèse : parce que c'est un jeu justement et que, de manière générale, beaucoup d'humains aiment se torturer les méninges pour avoir l'immense satisfaction de la découverte, cette petite "étincelle neuronale" qui soudain prend sa source dans une partie indéterminée du cerveau. "Eurêka", comme dirait l'autre. Ici, ça ressemble plus à un : "Bordel, j'ai enfin trouvé la solution de cette putain de devinette à la con !". Bref, la découverte de la réponse est une immense victoire... Pourquoi tant de gens aiment jouer au Sudoku dans le train ? Pourquoi tant de gens aiment les énigmes du père Fouras ? Je suppose que c'est dans le même ordre d'idée, même si personnellement, je déteste le Sudoku et ai constamment envie d'arracher la barbe postiche du faux vieillard de Fort Boyard. Je sais ainsi de source sûre que, quand j'ai lancé le concept de ces énigmes pour la première fois sur Facebook, certaines personnes n'arrivaient pas à dormir s'il restait une devinette non résolue à la tombée de la nuit ! Conclusion : ces devinettes ridicules peuvent devenir une drogue, tant d'ailleurs pour le découvreur que pour le créateur (va falloir que je fasse gaffe !). Seconde hypothèse : ce journal, faut se le taper. Il n'est pas spécialement marrant, ni même spécialement intéressant, sauf pour moi-même. C'est un truc personnel : au départ, je l'écrivais d'ailleurs juste pour moi. C'est encore un peu le cas maintenant, même si le fait de savoir que je suis lu change forcément ma façon de l'écrire, dans le sens où je m'amuse à faire de plus en plus de références ; mais aussi où j'ai de plus en plus peur de ce que j'y évoque ("Comment va-t-il/elle le prendre ?", "Est-ce que je dis ça ou pas ?").

Ce qui m'amène au deuxième constat de cette journée : ce que j'écris dans ce journal a des répercussions sur le monde extérieur parce que je n'y parle pas que de moi, mais aussi de mon entourage plus ou moins proche... C'est même "pire" que ça : je parle de ma façon de voir les autres. Ces autres-là, se voyant dans le miroir déformant que je leur tends, n'ont pas demandé à être décrits. Cette façon de faire ne pose aucun problème pour des inconnus rencontrés dans un café ou au hasard d'une navette de train. Et comme me le fera comprendre Léandra, elle n'en pose pas plus pour les personnes qu'on n'aime pas et qu'on ne côtoie donc pas. C'est tout autre chose avec les amis. Certains adorent, d'autres détestent.

C'est pour cela que j'ai donné des pseudonymes à (presque) tout le monde, pour minimiser la portée de ce que je raconte. Mais ça ne change rien en fait, car tout le monde se reconnaît, forcément (bah oui). De même, Léandra me dira que c'est pour ça que, dans son journal à elle, sauf exception, elle décrit les faits les uns après les autres, du début à la fin de la journée. Elle fait bien plus que ça, pourtant, quand j'y réfléchis : un style d'écriture, même s'il se veut factuel, purement descriptif, permet de faire passer beaucoup plus d'idées que ne le pense le rédacteur. L'écriture trahit : une plume n'est jamais neutre. De toute façon, je ne pourrai jamais faire comme Léandra, car j'ai pris pour parti depuis quelques mois de laisser tomber certains pans de ma journée pour me consacrer de manière plus précise à d'autres, que je décris dès lors de manière plus analytique.

Bref, tout ça pour dire que je me suis rendu compte de cet aspect des choses aujourd'hui. Je ne parle jamais à la deuxième personne dans ce journal (sauf pour me tutoyer quand je suis saoul) et je vais donc utiliser un chemin détourné pour faire passer ma pensée : si certaines personnes qui me lisent ne veulent pas/plus figurer ici, il est très facile de me le faire savoir. Je ne m'en vexerai pas le moins du monde. Je peux même supprimer jusqu'à leur présence si elles le désirent (mais ça me prendra un certain temps dans ce cas, surtout pour des amis proches).

* * *

Le soir, je suis à la Maison du Peuple de Saint-Gilles (ouais, encore !). Je croyais y être seul aujourd'hui, mais en fait tout le monde débarque en même temps : Léandra en coup de vent, avec un Nanash pressé que je ne vois même pas ; Andrew, énervé par les subtiles manœuvres d'évitement dudit Nanash ; Emily, qui doit travailler un peu sur son PC... Après avoir mis en place une série de devinettes visuelles pour aujourd'hui et les jours prochains et après qu'Emily a terminé l'écriture d'un mail, nous nous rendons à une autre table, où Andrew est déjà installé avec Zahra et un de ses compatriotes azerbaïdjanais, pour "fêter" le départ de Zahra de Bruxelles (elle retourne à Paris).

Zahra a constamment le sourire aux lèvres. Elle aura par ailleurs clairement un effet calmant sur Andrew. Le gars qui l'accompagne est beaucoup moins causant. Il ne parle pas français et nous sortira : "Brussels is an international city, so I don't need to speak french" (ou une phrase approchante). Je déteste ce comportement. C'est comme si j'allais à Londres et que je ne faisais pas l'effort de parler anglais, parce que "Londres est une ville internationale". Bref. De toute façon, il est assez laconique, même en anglais, et restera la moitié de sa soirée sur son téléphone (mais à qui me fait-il penser ?).

On entend "London Calling" des Clash et je me dis qu'ils passent de la bonne musique ce soir. Pas de bol : juste après, c'est au tour de Queen. J'ai pensé trop vite.

Zahra et Monsieur je-ne-parle-qu'anglais s'en vont. La fille fait une bise chaleureuse à tout le monde en guise d'au revoir. Le gars me sert la main sans me regarder. Quel contraste ! J'apprends que c'est chez ce type que Zahra est allée habiter lorsqu'elle venait d'arriver à Bruxelles, délaissant dès les premiers jours la chambre que Léandra avait préparée pour elle.

Plus tard, Andrew parlera, je ne sais pour quel raison, d'un sujet assez casse-tête. En résumé, ça donne : en amour, vaut-il mieux tenter le coup avec quelqu'un dont on n'est pas spécialement amoureux mais avec qui on a toutes ses chances ou vaut-il mieux au contraire tenter le grand amour, même si ça semble mal parti d'avance ? La question est toute théorique à mes yeux vu que je ne tente jamais rien, à quelques infimes exceptions près. À un moment, je lancerai quand même un très beau : "De toute façon, il ne faut pas réfléchir autant : il faut se lancer, c'est tout !" (de ma part, fallait oser). Toujours est-il que mon petit cerveau a déjà vécu à plusieurs reprises ce genre de petit débat interne... à mes dépens d'ailleurs, vu que j'ai toujours eu le chic pour choisir des relations impossibles et qu'au final, je ne sors jamais avec personne... C'est la vie !

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