vendredi 8 février 2013

Texas hold'em

« Ça pue du fion !
— Blindé, quoi !
— Ça pue blindé du fion ! »
(Extrait d'une partie de poker avec Mary et ses amis.)

Huit heures du soir à l'appartement. Cigarettes, joints, vin et bières. PJ Harvey en fond sonore, entre autres. — Autour de la table de la salle à manger sont installés Mary, Lívia (« Nous nous sommes déjà rencontrés ? », m'a-t-elle demandé en début de soirée en me tendant la main. « Bien sûr, lui ai-je répondu, chez Mary ! On avait parlé d'Alan Turing et de Bletchley Park ! »), Justine (une amie de Mary que je ne connais pas), Jacques-Armel, complètement grippé (« Tiens, tu joues à World of Warcraft ? »), Gondry, Kadir (un grand ami de Gondry, déjà aperçu à cette soirée musicale) et moi.

Mary explique très rapidement les règles du Texas hold'em (une variante très populaire du poker) à l'intention de ceux qui débutent (Justine) ou qui n'y ont jamais joué (moi). Rien de bien compliqué, du moins au départ : le dealer distribue deux cartes à chaque joueur, les deux joueurs suivants sont obligés de placer des mises forcées du nom de « petite blinde » et de « grande blinde » puis, en fonction de sa main, de sa conscience et des cinq cartes publiques (le « tableau ») qui sont retournées progressivement en cours de route, chaque joueur décide à plusieurs reprises soit de dire « check » (passer la parole au joueur suivant sans miser, quand la chose est possible), de se coucher (quitter le coup) ou encore d'augmenter sa mise, obligeant les autres joueurs soit à suivre (en égalisant ou en augmentant leur mise à leur tour), soit à se coucher. Le gagnant du coup est celui qui, en prenant en compte ses deux cartes privées et les cinq cartes communes du tableau, possède la meilleure main de cinq cartes.

Ça me semble simple de prime abord, mais ça s'avère très vite stratégique. « Les bons joueurs laissent le moins de place possible au hasard », nous révèle Kadir. « Ils utilisent constamment les statistiques et les probabilités pour connaître au mieux leur chance de remporter la mise, pour savoir quels risques il prennent dans une configuration donnée... »

Je n’ai donc jamais au poker de ma vie. J’ai déjà observé des joueurs, que ce soit dans la vie réelle (Mary et ses potes, dernièrement) ou dans des fictions, principalement dans des westerns au cinéma ou en bandes dessinées (dans Lucky Luke évidemment, mais aussi dans le formidable Gus de Christophe Blain). — J'ai beau avoir vu/lu tout plein de choses sur le poker, je ne sais pas y jouer : je suis extrêmement timoré, je n'ose pas miser à moins d'avoir un jeu fantastique (chose qui n'arrive jamais), je ne sais pas bluffer (je ne sais de toute façon pas mentir, ou alors très mal) et quand je me risque enfin, je perds. Je suis le deuxième à quitter la table, usé à force de placer de ridicules petites mises... Le premier à la quitter fut Jacques-Armel, qui bluffa magistralement mais se planta quand même face à Kadir et qui fut achevé par Justine (« Tué par une débutante ! », lança-t-elle, fière de son coup).

Avant de jouer la prochaine partie, il faudra que je compulse les règles, le vocabulaire, l'histoire et les différentes stratégies de ce jeu, car si je reste aussi mauvais que cette fois-ci, je ne m'y amuserai jamais !

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