Terreur. — Seul dans le train du matin vers Liège, j'imagine sans raison la situation suivante : qu'un psychopathe viendrait silencieusement s'installer derrière mon siège et me fendrait le haut du crâne d'un rapide coup de hache. J'ai beau me dire que cet événement a extrêmement peu de chances de se produire, je n'arrive pas à me l'enlever de l'esprit. Je pourrais, bien sûr, m'installer contre l'une des extrémités de la voiture, mais je résiste... Et je reste donc, durant tout le trajet, dos à une partie du couloir central avec cette pensée lugubre en tête, sans parvenir ni à lire, ni à écrire, ni à m'endormir !
Sans bras. — Au repas de midi, certains collègues discutent d'une émission qu'ils ont vue récemment et qui montrait un manchot (un homme, pas l'animal) sur qui un chirurgien avait réussi une greffe de bras. « On ne se rend pas compte à quel point la vie est un calvaire sans bras et donc sans main, explique Lodewijk : on ne peut plus rien faire... On ne peut pas se gratter, écrire, prendre un livre, manger tout seul... » Je rajoute : « Pire : on ne peut même plus se masturber ! » (Pensée idiote de célibataire, oui, oui !)
Confusion des noms. — Au téléphone, je nomme ma collègue Charlotte (qui ne s'appelle pas vraiment Charlotte, on l'aura compris) réellement « Charlotte » ; dernièrement, en me citant dans une phrase humoristique au boulot, je me suis vraiment appelé « Hamilton » (alors que je ne m'appelle pas vraiment Hamilton) ; et, l'autre jour, dans ce message envoyé à Mary, j'ai d'abord écrit « Coucou Mary ! » avant de me corriger... À force de nommer les gens dans ce blog selon un prénom d'emprunt, je finis par les nommer réellement à l'aide de ce prénom d'emprunt ! Dois-je m'en inquiéter ?
Poser des questions. — « Et à cette conférence sur Nietzsche, ce jeudi, tu as posé des questions ? me demande Charlotte dans le bus du retour.
— Non. Je ne pose presque jamais de questions. Si je me pose une question, je trouve la réponse par moi-même.
— J'ai remarqué que souvent, les gens qui posaient des questions dans les conférences le faisaient avant tout pour se mettre en valeur. »
(Même constat.)
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