dimanche 25 novembre 2012

Miaou miaou !

De nouveau chez Amy et Zapata, pour un brunch : c'est plus ou moins la même chose qu'un dîner (au sens belge du terme), sauf que c'est plus élastique quant à l'horaire et qu'il y a des viennoiseries, du café et du jus d'orange en plus des tartines, du fromage, de la charcuterie, des bouchées au chèvre et de la quiche aux légumes. Je n'ai pas assez dormi, j'ai beaucoup trop bu hier, je n'ai plus l'habitude des mélanges, j'ai la tête... dans le cul (oui, oui), mais je ne suis pas le seul. Comble de l'horreur : de temps en temps, les entêtants « Capitalism! » et « Money! » me reviennent en mémoire... « Get out of my mind! », comme dirait la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam.

Rapidement, Fred Jr, Donna et leurs filles Anouchka et Mado arrivent. Ces dernières sont adorables, calmes comme peuvent l'être tous les enfants de leur âge, comiques, souriantes... Non, non, vraiment, il n'y a qu'un unique problème et il se résume en un seul mot : chat. Ce chaton (Coati pour ne pas le nommer) n'arrête pas de sauter là où il (ou plutôt elle) ne peut pas sauter, de manger là où elle ne peut pas manger, de miauler quand elle ne doit pas miauler. — Ce paragraphe ne s'adresse pas du tout à Amy et Zapata mais bien à tous ceux — et surtout à TOUTES CELLES — qui réfléchissent SÉRIEUSEMENT à prendre chez eux/ELLES un PUTAIN DE CHAT DE MES DEUX tellement énervant que dès que j'en vois un, j'ai envie de le prendre par la queue (celle de derrière quoique !) et de le lancer de toutes mes forces vers la fenêtre, qu'elle soit ouverte ou fermée, NOMDED'JEU JE M'EN VAIS T'EN DONNER MOI, DES MIAOU MIAOU !

Mais je m'égare.

Amy a une idée : créer une version « spécial Bruxelles » du jeu de société Les Aventuriers du Rail. Le « spécial Belgique » existe déjà (à imprimer chez soi), mais pas le « spécial Bruxelles », qui serait plutôt un Aventuriers du tram, du métro et du bus, voire du MOBIB. Mais j'entends déjà au loin l'ironie primesautière du voyageur mécontent : « Ha ! En effet ! Voyager dans Bruxelles est une véritable aventure ! » Mais je me fous pas mal du voyageur mécontent (seul compte le voyageur tout court, et encore !). — De mon côté, si je devais créer un jeu en ce moment, ce serait Philosophy!, une sorte de Destins-Jeu de la vie amélioré où l'on pourrait choisir différentes voies : l'idéalisme ou le matérialisme ; la phénoménologie ; l'existentialisme ; bref, ce genre de choses... Et l'on tomberait parfois sur des cartes ou des cases comme : « Pauvreté ! La lecture de Tolstoï vous a particulièrement marqué. Distribuez un milliard de couronnes à vos frères et sœurs ! » ou encore : « Montagne ! Cette montagne enneigée où souffle l'air vif de la science vous subjugue par sa majesté intemporelle. Abandonnez le tumulte du monde pour réfléchir dans la solitude ! » — Mazette, ça le ferait !

Le temps passe... — Mais c'est que nous arrivons à nous asseoir à la table, en cette fin de soirée ; la table fétiche d'Andrew au Verschueren ! Il a une révélation à nous faire — il doit nous faire une révélation, parce qu'il est assis à la table ! Et Andrew nous propose donc un énorme dilemme ce soir : que fera-t-il de Mao, de Tsé et de Tung, ses trois poissons-mascottes, pendant les vacances de Nouvel An à Chiny, dans la Gaume profonde ? Devra-t-il les emmener avec lui, avec tous les risques que cette aventure comporte ? Devra-t-il les laisser seuls ? Devra-t-il les déposer chez un ami ? Ou enfin devra-t-il les relâcher dans la rivière ? — Qui ose traverser les petits ruisseaux ne craint pas les aquariums. Oui, mais l'inverse est-il vrai ?

Ha que Léandra semble fatiguée ! Qu'elle a petite mine ! Ne le sommes-nous pas tous, fatigués, devant nos trois verveines du dimanche soir ? Qu'importe ! Cela n'empêchera pas la bonne humeur de poindre, car nous sommes au Verschueren, et nous sommes à la table, et surtout : nous sommes en novembre, pardi !

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