Chez Filigranes, vers midi, à la recherche d'un livre : le second volume du Monde comme volonté et représentation (contenant les compléments au premier volume). Recherche couronnée de succès mais qui emprunte de nombreux méandres. Ainsi, de retour sur l'avenue des Arts, je marche en compagnie de trois Allemands, d'un Chinois et d'un Britannique d'origine polonaise ; dans mon sac, en plus du susdit volume, une petite biographie richement illustrée de Schopenhauer signée Didier Raymond, Ainsi parlait Zarathoustra et Humain, trop humain de Nietzsche, Les Affinités électives de Goethe, L'Art de la guerre de Sun Zi et enfin Nostromo de Joseph Conrad. Tous ces ouvrages font partie d'une courte liste mentale « À lire d'urgence » récemment constituée.
Maison du Peuple, en début d'après-midi. Lorsqu'il entre dans le café, Georges sait qu'il a des chances de m'y trouver attablé. Si je n'y suis pas, qu'à cela ne tienne ! Il est dessinateur, peut s'installer dans un coin sans être dérangé et esquisser des croquis [cf. son blog].
« Je lis ton journal régulièrement », me dit-il. Je le savais déjà et il sait très bien que je le savais déjà, vu qu'il lit mon journal. D'ailleurs, étant donné que je sais qu'il lit mon journal, je me doutais bien qu'il savait déjà que je le savais déjà. Mais passons ! — Je vais finir par me demander qui, dans mon entourage plus ou moins proche, ne lit pas régulièrement mon journal.
Un peu plus tard, Georges m'explique : « J'ai essayé de voir si j'apparaissais dans la liste des personnes citées et je m'y suis trouvé. » Curieuse sensation, me dira-t-il ensuite, que celle de retrouver les détails d'une péripétie dont il ne se souvenait même plus [cf. l'épisode de la machine à laver, troisième chapitre de cet article datant du 29 septembre 2011].
Sur Goethe : Georges a trouvé Les Souffrances du jeune Werther (son best-seller de jeunesse) particulièrement barbant. C'est que Goethe, dont l'œuvre artistique, littéraire et scientifique s'étale sur plus de cinquante ans, a eu le temps de changer de style et d'esthétique. Son premier roman, très prisé du public francophone, le fait presque passer pour un romantique (alors qu'il ne l'a jamais été !) et ne donne pas, à lui seul, une image fidèle de l'étendue des nombreux talents du poète.
« Pour gagner sa vie, la méduse ne fait qu'onduler » : telle est la devise d'un ami de Georges qui prend chaque événement de l'existence avec la même déconcertante placidité. — Mais pendant que la méduse ondule, le poulpe, lui, prépare en silence son avènement.
Chez Léandra, le soir. Celle-ci est toujours malade et a acheté un gâteau au chocolat (aucun lien entre les deux parties de cette proposition). Andrew, qui est invité à une soirée non loin de là, nous rejoint pendant une grosse heure.
Durant une discussion, je confonds Proust et Zola, puis c'est au tour de Léandra d'intervertir Flaubert et Stendhal. De ma part, rien d'étonnant dans la mesure où je suis complètement inculte en matière de littérature française. De la part de Léandra, la faute est sans doute à mettre sur ce curieux état grippal qui persiste.
« Peut-être qu'après, je me mettrai à la philosophie française et à l'existentialisme ?
— Pourquoi pas, mais ça risque fort de t'ennuyer.
— Pourquoi ?
— Parce que ce serait retourner à l'humain. »
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