Ce matin, dans le train vers Liège, quelqu'un me tape gentiment le crâne avec son journal. C'est Flippo qui, en raison des suppressions ferroviaires de l'été, prend le même transport que moi. « Je crois que j'ai battu mon record aujourd'hui », me dit-il, « car à 6h45, j'étais encore dans mon lit. » Sachant qu'il est à peine 7h05, c'est effectivement un beau record.
« Et alors, il paraît que tu te plains déjà ! me lance Flippo, légèrement offusqué.
— Quoi ? Hein ? Je me plains, moi ?
— Oui, tu te plains.
— Pour le voyage au Canada ?
— Oui, pour le voyage au Canada.
— Je me plains que tu veuilles absolument aller à Trois-Rivières ?
— Non. Enfin, si, aussi... Mais non...
(Je réfléchis un instant.)
— Haaaa, c'est en rapport avec le "Je vais encore devoir tout faire" ?
— Exactement. »
Explication : ce samedi, durant l'excursion dans le Centre, j'ai eu la mauvaise idée d'expliquer à Pietro que Flippo n'aimait pas téléphoner et que c'est moi qui allais encore devoir m'occuper des réservations de chambres ou d'auberges de jeunesse. (C'est vrai qu'il y a plus sympathique comme remarque, mais c'était de l'humour, hein !)
Attendant sa correspondance sur le quai, Flippo évoque la raison pour laquelle il a failli rater son train aujourd'hui... Une sombre histoire de rêve qu'il a fait, dans un état de somnolence, après que son réveil a sonné. Un rêve dans lequel, ayant raté son train à Bruxelles-Central, il arrivait à le rattraper en courant le long des rails jusqu'à la Gare du Nord. « Et en quoi ce rêve explique-t-il que tu aies failli rater ton train ? » Il me donne sa réponse, mais je ne la comprends pas. « Eh bien voilà un truc que je pourrai écrire dans mon journal... » « Ha non ! »
Lue aujourd'hui, dans le cadre du boulot, cette interprétation d'Ernest Mandel, économiste et théoricien marxiste, concernant les politiques d'austérité en temps de crise (en l'occurrence les conséquences de la première crise pétrolière d'octobre 1973) : « Toute crise de surproduction constitue toujours une agression massive du capital contre le travail salarié. En augmentant à la fois le chômage et la peur du chômage, elle tend à faire accepter aux travailleurs les baisses (ou stagnations) des salaires réels, l'accélération des cadences, les pertes d'acquis en matière de conditions de travail et de sécurité sociale, la réduction des protections érigées dans la phase de prospérité contre la pauvreté et l'injustice les plus flagrantes. » (1978) — Toute ressemblance avec une situation actuelle etc.
Passeport, épisode II. — Je demande à mes parents, en pleine phase de rangement, de vérifier que mon passeport n'est pas resté à la maison. Mon père me répond par la négative : « Pas de trace de ton passeport chez nous ! Désolé. » Je me mets donc à retourner tout mon appartement : les armoires remplies de brol, les étagères, tous mes classeurs, dossiers, enveloppes, vieux sacs, etc. Lors de cette fouille en règle, je redécouvre énormément de choses : des affiches, un CD contenant des cartes forestières que j'avais réalisées dans le cadre d'une conférence, de vieux textes, une vieille photo en noir et blanc de Maïté à 18 ans — qu'elle était belle ! —, de vieilles cartes postales, des notes de cours, des photocopies de textes médiévaux aux graphies variées, etc. J'arrive par ailleurs à m'entailler le petit doigt avec je ne sais quel objet coupant. Mais toujours pas de passeport, gottferdom ! (Allez, allez, on se calme, Hamilton, ça va aller... Regarde un épisode des Simpson !)
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