vendredi 7 décembre 2012

Consolation, bouclier, tremplin

Consolation. /kɔ̃.sɔ.la.sjɔ̃/ n.f. ; du lat. consolatio, « action de consoler ». (Cette fois-ci, l'étymologie nous donne un véritable éclairage ! Merci, merci mille fois madame l'étymologie !) — 1. Soulagement donné à l'affliction, à la douleur de quelqu'un. 2. (Souvent au pluriel) Raisons que l'on emploie pour consoler quelqu'un. — « Je n'ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m'inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n'était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d'une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier. » (S. Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, 1952.)  

Consolation. — Léandra, sur le temps de midi, à la Maison du Peuple : « La consolation est tout de même un phénomène très étrange, qui n'a rien à voir avec le fait de se distraire ou d'occuper son esprit à autre chose. Non : si je vais mal, si je suis insatisfaite, je me console en dirigeant mon énergie vers une activité ou un objet totalement différent de ce qui était à l'origine de mon insatisfaction. » Léandra semble vraiment donner une place toute particulière à ce concept de consolation. De mon côté, je ne suis pas certain d'en avoir compris l'enjeu, ni même simplement le sens. Peut-être est-ce parce que nous sommes fondamentalement différents elle et moi et que, contrairement à mon amie, face à une insatisfaction, je me détourne plutôt que de me consoler ?

La culture comme bouclier. — À trop utiliser la culture comme un bouclier, nous finissons par accepter qu'elle établisse un siège permanent autour de notre personne : alors elle ne nous protège plus vraiment mais nous étouffe ! Comment remettre en question jusqu'à l'existence de ces murs que nous avons patiemment édifiés autour de nous ? Car les nouvelles idées (les idées vraiment originales) ne naîtront pas tant que nous nous servirons de la culture comme d'un nid douillet.

La culture comme tremplin. — Lire pour apprendre et non lire pour connaître : peu importe que la digestion soit loin d'être parfaite ; peu importe que la restitution soit entachée de fautes ! Je serais le plus heureux des hommes si j'arrivais un jour à prendre tout ce que j'ai lu non pas comme un simple acquis en vue d'une future discussion sclérosée mais comme un tremplin vers autre chose, vers de la nouveauté ! — La culture comme procréation : créer du neuf à partir de l'existant.

Cour de récréation, 1. — Costard seyant, belle cravate, énorme sourire, dents de requin... Eh bien voilà ! Tu y es arrivé, dans la cour des grands !

Cour de récréation, 2. — Gaëlle ne me voit pas. Je suis obligé d'aller la chercher directement dans la cour de récréation. « Papa ! », lance-t-elle, toute contente, puis elle se précipite vers le bâtiment pour récupérer sa mallette. Pendant ce temps, deux des garçons qui jouaient avec elle s'approchent de moi. « Bonjour M'sieur ! Je suis l'ex-petit copain de votre fille ! me dit l'un d'eux.
— Haruna, c'est ça ?
— Oui, M'sieur !
— Haruna, il a essayé de faire l'amour à Gaëlle ! », crie l'autre garçon, avant de devenir rouge comme une pivoine.
Je les laisse à leurs divagations enfantines et je rejoins ma fille. Mais un léger doute me tenaille soudain : il s'agissait bien de divagations, n'est-ce pas ?

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