— Comment redevenir une chrysalide ? —
Je suis un être routinier, mais... — Mais il y a un moment où il me faut, en une fois, casser impitoyablement la routine. La tabasser. La rouer de coups. La démolir. L'annihiler. L'incendier. Et il faut que sur les morceaux sanguinolents, sur les chairs tuméfiées, sur les cendres encore fumantes de cette putain d'habitude, naisse quelque chose de frais, de neuf... — Un phénix ou une Turritopsis nutricula, peu importe : quelque chose de frais et de neuf.
Je suis un être routinier, mais... — Mais il y a un moment où il me faut, en une fois, casser impitoyablement la routine. La tabasser. La rouer de coups. La démolir. L'annihiler. L'incendier. Et il faut que sur les morceaux sanguinolents, sur les chairs tuméfiées, sur les cendres encore fumantes de cette putain d'habitude, naisse quelque chose de frais, de neuf... — Un phénix ou une Turritopsis nutricula, peu importe : quelque chose de frais et de neuf.
Il est grand temps d'exploser toute cette machinerie usée, fatiguée et quotidienne qui grince sous les charpentes : plus de deux ans pour la même chose, c'est déjà beaucoup trop ! (Et cette fois-ci, ce n'est pas un poisson d'avril.)
Est-il possible, en tant que personne extérieure, de se rendre compte de la discipline demandée au jour le jour pour tenir ce journal ? Est-il possible de se rendre compte à quel point ce blog m'a possédé (parfois pour mon plus grand plaisir d'ailleurs) ? À quel point j'ai été dépendant de ce principe d'écriture journalière ?... J'organisais mes voyages en train, mes soirées, mes heures creuses et jusqu'à mes vacances (Québec ! Chiny !) en vue de décrire mes journées, et principalement mes journées de retard.
Actuellement, j'ai l'impression d'avoir (tristement, déjà) poussé mon style dans ses derniers retranchements ; et aussi d'avoir exprimé beaucoup de choses, de telle manière qu'une personne assidue pourrait me connaître assez intimement et deviner à l'avance de quelle manière je m'apprête à commenter telle ou telle observation, tel ou tel sujet.
J'ai donc décidé, pour la première fois depuis l'existence de ce journal, de prendre des congés ; de faire une pause de quelques mois. Non pas pour arrêter définitivement l'écriture mais pour réfléchir à de nouvelles orientations, quelles qu'elles soient. (J'ai beau avoir une très grande réserve d'oxygène, l'air libre me manque, et tout ce que j'écris pour le moment me paraît beaucoup trop chargé de gaz carbonique.)
Faut-il un mot de la fin ? Non, je n'y arrive pas. Terminons donc, amis, cette session d'écriture de la manière la plus abrupte et la plus normale qui soit : par un point.
J'ai donc décidé, pour la première fois depuis l'existence de ce journal, de prendre des congés ; de faire une pause de quelques mois. Non pas pour arrêter définitivement l'écriture mais pour réfléchir à de nouvelles orientations, quelles qu'elles soient. (J'ai beau avoir une très grande réserve d'oxygène, l'air libre me manque, et tout ce que j'écris pour le moment me paraît beaucoup trop chargé de gaz carbonique.)
Faut-il un mot de la fin ? Non, je n'y arrive pas. Terminons donc, amis, cette session d'écriture de la manière la plus abrupte et la plus normale qui soit : par un point.
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