« Pourquoi donc chercher à mentir ?
Ne soyez pas un fol à la tête sonore ;
Le bon sens, la raison qu'en tous lieux on honore,
Est-il tant besoin d'art pour les faire sentir ?
Si vraiment vous avez une cause à défendre,
Manquerez-vous des mots qui vous feront entendre ?
Allez ! tous vos discours luisant de bel esprit
Où l'homme avec orgueil se contemple et s'étonne
Sont plus désespérants qu'un triste vent d'automne
Sifflant dans les brouillards sur le gazon flétri ! »
(Goethe, Faust I*.)
Ce passage dans lequel l'érudit Heinrich Faust reproche à son assistant Wagner son désir de devenir un bon rhétoricien afin de rallier, charmer et persuader ses contemporains, je le dédie amèrement aux fabricants de mensonges ; à tous ceux qui, sur Internet et ailleurs, enrobent leur propagande dans un joli manteau de rhétorique et utilisent une parodie de science dans le but de tromper. — Puissiez-vous vous embourber dans votre propre fange ! (Bien cordialement, etc. Hamilton.)
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* Gloire soit rendue au poète et traducteur Jean Malaplate pour son exploit : celui d'avoir traduit les deux Faust de Goethe en vers, en respectant, autant que faire se peut, la métrique et le style du texte original !
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